Sur fond de musique aux tonalités brésiliennes, ce film de 1971 présente le nouveau siège du Comité central du Parti communiste français tel qu’il se donne à voir cinq ans après la décision de doter le PCF d’un grand siège moderne, en lieu et place des différents bâtiments où était dispersée sa direction (essentiellement dans le 9e arrondissement).

Commençant par montrer le quartier, le film se concentre vite sur le bâtiment dont les plans ont été offerts par l’architecte brésilien Oscar Niemeyer, alors en exil depuis l’instauration de la dictature dans son pays natal, en 1964, les États-Unis ne tolérant pas qu’un pouvoir suspecté de sympathies socialistes et soviétiques demeure plus longtemps au Brésil. La musique vaut clin d’œil au grand architecte et à son pays.
L’extérieur, parfaitement inscrit dans l’esprit de Niemeyer, avec sa façade de verre, très moderne et sa forme incurvée est longuement filmé. Par sa forme, il rappelle la maternité et la femme (thèmes chers à l’architecte brésilien), mais, matériaux et formes permettent également une harmonieuse inscription dans l’univers naturel du bâtiment (le verre reflétant le ciel et les courbes rappelant celles de la butte où se situe le bâtiment, au pied des Buttes-Chaumont).
L’intérieur du bâtiment est également filmé, avec ses bureaux modernes, sobres et élégants, son système pionnier de climatisation, d’ouverture de fenêtres... Le toit et les vues qu’il offre retiennent aussi l’attention du réalisateur.
Enfin, ce sont les différentes équipes qui occupent ce film : équipes d’architectes (on aperçoit Jean Deroche), équipes d’ouvriers, mais aussi équipes de permanents (Pierre Eloire…) et de dirigeants – locaux comme Jean Diard ou Jean Portejoie mais aussi nationaux comme Georges Gosnat (1914-1982), trésorier du PCF et superviseur des travaux du bâtiment, Gaston Plissonnier (1913-1995), René Piquet (1932-), alors tous au bureau politique – au travail ou en discussion commune.

Le bâtiment ne sera achevé qu’à l’été 1972, l’ensemble ayant pris du retard après les revers électoraux de l’année 1968 et les difficultés financières conséquentes. Le parvis, la coupole et le hall souterrain ne virent le jour qu’à la fin de la décennie.

Mots-clefs : Oscar Niemeyer ; Comité central ; siège ; architecture ; architectes ; ouvriers ; chantier ; Georges Gosnat ; René Piquet ; Gaston Plissonnier ; Jean Deroche.


Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images

Colonel Fabien (Pierre Georges dit) - Construction de bâtiment - Gosnat Georges - Paris (75) - Parti Communiste Français - Piquet René - Plissonnier Gaston - Thésaurus