Expression directe avec Gisèle Moreau du 7 avril 1983.
Jack Dion, journaliste de l'Humanité dimanche évoque avec Gisèle Moreau, Secrétaire du Comité central, le plan de rigueur présenté la veille par le gouvernement. Si les communistes souscrivent aux objectifs de réduction du chômage, de l'inflation et du déficit intérieur, ils diffèrent sur l'analyse de la crise traversée et les mesures à appliquer.
Ainsi, la désindustrialisation du pays, imputable aux gouvernements de droite, a creusé les déficits. Le patronat reste responsable d'un manque d'investissement et d'embauche, de spéculation, et de l'exportation des capitaux. De fait, 5% des Français concentrent 70% des actions, près de la moitié du parc locatif et 20% du revenu national.
Les solutions ? Réduire l'inflation et le déficit extérieur, et imposer la justice sociale. Comment ? Développer l'industrie, la formation, et lancer de grands travaux, notamment dans l'habitat social. Le pouvoir d'achat doit être maintenu, l'impôt sur les grandes fortunes augmenté, et les prélèvements fiscaux épargner les familles les plus modestes. Partout, les travailleurs doivent se mobiliser pour contrer les forces conservatrices.
En avril 1983, les communistes gouvernent depuis 2 ans aux côté des socialistes. Les mesures sociales des premiers temps (nationalisations, hausse du SMIC et des allocations, réduction du temps de travail...) ont, devant l'ampleur de la crise économique, la hausse du chômage et de l'inflation, cédé place au "tournant de la rigueur" en mars. Le 6 avril, le gouvernement Maurois renforce cette orientation par l'instauration de prélèvements obligatoires : forfait hospitalier, prélèvement de 1 % sur l'ensemble des revenus des ménages, impôt forcé sur les contribuables les plus aisés. Les communistes remettent principalement en cause ici le prélèvement de 1% qui touchera également les ménages les plus fragiles. Bien que proposant une politique volontaire de relance industrielle, la critique cède place à la nécessaire solidarité avec l'action gouvernementale.
L'émission « Expression Directe » est une case de programmation réservée à l'expression des partis politiques français sur les chaînes de la télévision publique. Chaque parti dispose de moyens et d'un budget attribués par l’État pour la préparation de ces émissions dont la réalisation lui appartient en propre. A l'origine, elles duraient en moyenne un quart d'heure et étaient diffusées aux heures de grande écoute.
Descripteurs : Crise économique, Rigueur, Politique fiscale,, Désindustrialisation
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, BNF
tc in
tc out
durée
description
mots clés
00:00:00:00
00:01:47:00
00:01:47:00
Jack Dion, journaliste de L'Humanité dimanche, reçoit Gisèle Moreau, Secrétaire du Comité central, et l'interroge sur la position du parti face au plan du gouvernement présenté la veille à l'Assemblée. Les communistes approuvent les objectifs de lutte contre le chômage, l'inflation, le déficit extérieur. Toutefois, les mesures envisagées, en faisant pression sur le pouvoir d'achat, vont toucher les ménages modestes et rendre difficile la lutte contre l'inflation et le chômage. Ils veulent redresser le pays et étudier la cause des difficultés, qui réside dans la faiblesse de l'appareil de production, dû à la liquidation des industries par les gouvernements de droite.
00:01:47:01
00:02:57:00
00:01:09:24
En illustration à la baisse de l'industrie française, des chiffres apparaissent à l'écran sur des photos de machines outils, mettant en parallèle le nombre de suppression d'emplois et les déficits (Charbon : 28000 postes supprimés de 1074 à 1981 / 9,7 milliards de déficit. Papier carton : moins 25000 emplois / 8,7 milliards de déficit. Construction mécanique : moins 90000 emplois / 5,3 milliards de déficit. Textile : moins 20000 emplois / déficit de 10,2 milliards).
00:02:57:01
00:04:05:00
00:01:07:24
Gisèle Moreau qualifie le bilan de la droite "d'accablant", et dénonce la poursuite de cette stratégie par le patronat : pas d'investissement, spéculation, pas d'embauche, exportation des capitaux. La France a les moyens d'une politique de gauche : avec les nationalisations, les nouveaux droits des travailleurs, les résultats sont meilleurs que ceux des autres pays européens.
00:04:05:01
00:05:16:00
00:01:10:24
Comment surmonter les problèmes ? Trois objectifs : justice sociale, réduction des déficits extérieurs, lutte contre le chômage et l'inflation. Tous sont liés et à poursuivre simultanément. Les communistes veulent une politique industrielle axée sur la formation des travailleurs, le développement de grands travaux et celui du secteur de l'habitat social. Elus et travailleurs doivent se mobiliser.
00:05:16:01
00:07:27:00
00:02:10:24
Sur le plan social et fiscal, la justice sociale doit prévaloir. Le pouvoir d'achat doit être maintenu, Les familles les plus modestes ne doivent pas être soumises au 1%, et il faut tenir compte du nombre d'enfants pour calculer la contribution. Il faut mettre à contribution ceux qui ont beaucoup d'argent. Illustration du discours off de Jack Dion en infographie : 5% des Français possèdent 70% des actions et parts, 45 % des logements loués et 20% du revenu national. C'est pourquoi les communistes proposent d'augmenter l'impôt sur la fortune, taxer les différents revenus du capital et reconvertir l'emprunt Giscard.
00:07:27:01
00:09:17:00
00:01:49:24
Gisèle Moreau explique pourquoi ils ont voté hier la confiance : ils sont au gouvernement, ils veulent la réussite de la gauche et que les engagements soient tenus. Jack Dion évoque le livre de Gisèle Moreau "Libres et égales", et la cite : la participation des communistes au gouvernement est une chance. Gisèle Moreau appelle à l'action des travailleurs : les forces de progrès doivent se mobiliser pour faire sortir le pays de la crise et affronter les forces conservatrices.
1972 Programme commun - Chômage - Moreau Gisèle - Participation du PCF au gouvernement - Thésaurus - Économie (organisation)