Un groupe de militants communistes arrive en voiture dans le quartier du Sentier à Paris ; ils annoncent leur présence par haut parleur. En pleine rue, un militant interpelle la foule près d'un stand du PCF : « Venez dire votre espérance en une vie meilleure, une société plus juste, plus fraternelle. Les communistes du quartier vous appellent à témoigner sur les cahiers de la misère et de l'espoir et à agir avec eux pour de meilleures conditions de vie et de travail ». La caméra s'attarde sur les groupes d'immigrés pakistanais et indiens qui déambulent dans le quartier en l'attente de travail. L'un d'eux porte des paquets d'une femme pour remonter une rue. Il est ensuite interviewé en anglais ; ses propos sont traduits simultanément par une traductrice. Il explique que la femme l'a payé pour porter ses sacs. Il raconte ensuite son existence : venu du Pakistan six mois auparavant, il n'a pas de carte de travail ; il n'a jamais eu d'emploi régulier. Il est seul à Paris et vit à l'hôtel. Il dit que la vie est très dure pour lui et que la situation s'améliorerait si le gouvernement lui donnait un permis de travail. Un groupe de cinq immigrés ensuite interrogé; un premier homme raconte qu'il vit en banlieue à Erblay et y partage une chambre. Un second relate l'expulsion de ses amis. Il demande au nom de tous un permis de travail. Ils sont en France depuis trois ans et font n'importe quoi pour survivre. Guy Dérien, conseiller de Paris communiste prend la parole pour dénoncer la gravité de la situation des immigrés pakistanais. C'est un nouveau problème que le PCF va essayer de résoudre à partir des revendications inscrites dans les cahiers de la misère et de l'espoir. Il s'agit alors de les révéler et de les diffuser à l'opinion publique.
En 1976, le PCF se lance dans une campagne dénonçant « la pauvreté » ; elle débouche en 1977 sur la rédaction des « Cahiers de la misère et de l'espoir » qui va permettre aux défavorisés ou aux exclus du système d'exprimer leurs revendications. Dans ce film, ce sont les travailleurs clandestins qui s'expriment. Sans papiers, ils témoignent néanmoins à visage découvert pour alerter sur leur situation. La parole recueillie est donc rare. Ce reportage est aussi la preuve de l'intérêt du PCF pour la question des immigrés en général et des clandestins en particulier ; c'est un appel à plus d'humanité.
Production : Unicité
Réalisation : Claudine et Bernard Stora
Personnalité : Guy Dérien
Lieux : Quartier du Sentier (Paris)
Cartons :
« Quartier du Sentier à Paris, 2e arrondissement »
« Guy Dérien, conseiller de Paris »
Mots Clé :
Paris, Sentier, Guy Dérien, PCF, militant, communiste, élu, conseiller municipal, Immigré, émigré, clandestin, sans papier, travailleur
Pakistanais, Indien, Interview
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images, BNF