Film réalisé à partir de photos prises clandestinement dans les prisons espagnoles et notamment celle de Carabanchel (Madrid), accompagné de poèmes et d’écrits de prisonniers politiques. « Les conditions de détention sont relativement acceptables grâce aux luttes des détenus qui ne sont, à Carabanchel, qu'en attente de leur jugement. En outre, cette prison est la seule d'Espagne ouverte à la Croix Rouge et autres "Comisions de Contrôl". Les milliers de démocrates et d'antifranquistes d'opinions politiques et religieuses différentes, détenus dans les autres prisons d'Espagne, accomplissant de lourdes peines dans des conditions très pénibles. » (catalogue UNICITÉ)
Ce document obtint le prix de la Fédération des journalistes de RDA, au festival de Leipzig en 1972.
Contexte historique :
Depuis 1939 l’Espagne vit sous le joug de la dictature franquiste. L'idéologie franquiste exalte une Espagne traditionaliste et antimoderniste, fondée notamment sur la religion catholique. Un seul parti est autorisé, les opposants politiques sont muselés et la répression à leur encontre, féroce. En mars 1940, le tribunal spécial pour la répression de la Maçonnerie et du communisme est créé.
Au travers des 37 années que dure le régime, le nombre total des victimes de la répression franquiste pourrait approcher les 200 000.
En 1972, trois ans avant la mort du dictateur Francisco Franco, paraît le reportage « Prison » en soutien aux prisonniers en Espagne. Différents poèmes narrés viennent appuyer la force des photos.
GÉNÉRIQUE:
production CISE (Centre d'Information et Solidarité avec l'Espagne)
textes, poèmes de Miguel HERNANDEZ, Marcos ANA, Jéronimo FONTES, etc
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images.
tc in
tc out
durée
description
mots clés
01:00:00:00
01:00:50:00
00:00:50:00
1e carton : CISE (Centre d’Information et de Solidarité avec l’Espagne). 2e carton : Des centaines de prisonniers sont enfermés dans les prisons d’Espagne pour des activités politiques et sociales. Les condamnations et les peines demandées contre eux se chiffrent à des milliers d’années de prison. 3e carton : Le gouvernement se refuse à leur accorder le statut politique. Les visites et la correspondance sont minutieusement censurées. 4e carton : Ce reportage photographique a été réalisé clandestinement dans les prisons d’Espagne.
01:00:50:01
01:02:40:00
00:01:49:24
3 photos d’hommes derrières des barreaux sont filmées et en voix off les paroles d’un poème : «Ferme la porte, tire le verrou geôlier,
Attache solidement cet homme,
Tu n’enfermeras pas sa pensée,
Il y a beaucoup de clés,
Il y a beaucoup de verrous,
Des injustices,
Tu n’emprisonneras pas sa pensée,
Un homme attend au fond d’un puits,
Sans remède, tendu, ému,
Avec l’oreille aux écoutes parce que tout un peuple a crié liberté,
Le ciel s’envole et les prisons s’envolent». Poème de Miguel Hernandez, mort en 1942 à la prison d’Alicante.
01:02:40:01
01:03:23:00
00:00:42:24
2 photos montrent la cour d’une prison et la suivante le mirador ; le poème suivant est en voix off : « La terre n’est pas ronde,
C’est un patio carré,
Où tournent des humains,
Sous un ciel gris d’étain,
J’ai rêvé que le monde était,
Spectacle rond avec le ciel autour,
Portant ville et champs en paix,
Blés et baisers, fleuves, monts,
Océans infinis où naviguent des cœurs et des bateaux.
Mais il n’est qu’un patio,
Un patio où tournaient des hommes sans espace ». Poème de Marcos Ana, condamné à l’âge de 17 ans, emprisonné à Burgos pendant 23 ans.
01:03:23:01
01:03:44:00
00:00:20:24
Détails de deux photos, l’une montrant des hommes posant dans une cour de prison.
01:03:44:01
01:04:30:00
00:00:45:24
Détails d’une photo montrant des hommes dans le hall d’une prison, le texte suivant est en voix off : « Si tu veux m’écrire tu connais mon adresse, prison de Carabanchel avec les étudiants et les ouvriers »
01:04:30:01
01:06:31:00
00:02:00:24
3 photos sont filmées, une première très sombre montre un homme dans sa cellule, une seconde une partie d’échec réunissant les 2 joueurs et d’autres prisonniers autour de la table et une troisième montre un homme seul dans sa cellule en train d’écrire et de fumer. Le texte ci-dessous est en voix off. « 22 ans, j’oublie déjà la dimension des choses, la couleur, leur odeur, J’écris, j’écris à tâtons, la mer, les champs, Je dis forêt et j’ai perdu la géométrie d’un arbre. Je parle pour parler de choses que les années m’ont effacées.
Je ne peux continuer, j’entends les pas du gardien. ». « La vie » de Marcos Ana, extraits.
Photographie
01:06:31:01
01:08:00:00
00:01:28:24
Au travers de ce poème, 3 photos sont filmées, un homme dans sa cellule, puis un gros plan d’un homme derrière les barreaux filmé très lentement et enfin, plusieurs prisonniers posant.
«Je voudrais savoir parce que je connais pierre par pierre ces mêmes cours, Jacques que tu foules à présent. Ces cachots, ces galeries avec lourdes grilles et ces clés plus lourdes encore. Savoir si tu souffres beaucoup, si tu t’endors épuisé, très tard, de penser et repenser, te retournant sur ta litière qui peut être fut la mienne. ». A Jaime Ballesteros José Luis Gallego
Photographie
01:08:00:01
01:09:00:00
00:00:59:24
Nous pouvons voir une photo de mirador suivie de deux photos montrant des hommes à l’infirmerie d’une prison : « Terre d’exil et de prison camarade, Terre silencieuse et opprimée, c’est la nôtre, Regarde si possible à tes côtés, Écoute comment on fouille dans tes poches, Comment tes camarades sont arrêtés, comment, On frappe l’homme, camarade, Je voudrais voir ta main ici, Je voudrais voir ton cri ici, Je voudrais voir ton visage camarade, Parce que nous n’en pouvons plus »
Photographie
01:09:00:01
01:09:23:00
00:00:22:24
4 photos dont deux sont des portraits de prisonniers ;les deux dernières sont des photos extérieures de la prison. En voix off, on peut entendre le texte ci-dessous : « Vous ne savez pas ce que c’est qu’un homme anéanti qui saigne dans les fers, si vous le saviez, vous viendriez sur les vagues et sur le vent du fond de tous les horizons, le cœur brisé dressant les poings pour sauver ce qui est vôtre. »
Photographie
01:09:23:01
01:11:12:00
00:01:48:24
Chanson espagnole
Chant - Musique
01:11:12:01
01:11:30:00
00:00:17:24
Film d’une manifestation accompagnant la fin de la chanson
01:11:30:01
01:13:00:00
00:01:29:24
1e carton : Ces prisonniers appartiennent à toutes les organisations de masse et tous les partis de l’opposition, nombreux sont les hommes et les femmes (celle-ci à Aleala) d’idéologie et de …. 2e carton : ……. Croyances religieuses différentes ; ces ouvriers, ces étudiants, ces prêtres (à Zamora), ces démocrates de toutes les conditions sociales ont un dénominateur commun ; leur anti franquisme. 3e carton : L’amnistie pour les prisonniers politiques est devenue aujourd’hui une exigence populaire en Espagne. 4e carton
Aidez-les. 5e carton : CISE développe et canalise l’information et la solidarité avec la lutte antifranquiste.
Camp de prisonniers de guerre - Chant (art) - Espagne - Lutte anti-franquiste - Musique (art) - Photographie (art) - Prison