Ce film rend compte d'une partie des interventions du meeting commun de la Gauche qui s'est tenu à Paris, porte de Versailles, le 25 avril 1974. Les participants arrivent à la tribune.
C'est d'abord Pierre Mauroy qui s'exprime au nom du Parti Socialiste, filmé en pied à la tribune. Il affirme que la « Gauche peut gagner », « la Gauche doit gagner » ; « demain François Mitterrand sera le Président de la République ». Après un clap de fin de séquence, Pierre Mauroy est filmé avec un cadre plus serré buste/visage ; la foule crie « union populaire » ; Pierre Mauroy répond : « amis et camarades, l'union populaire que vous scandez, elle est ici réalisée, sur cette tribune et dans cette salle ». Il souligne que celle-ci est le fait du PS, du PCF, du Mouvement des Radicaux et de trente organisations syndicales. Pierre Mauroy appelle à la participation au nom du Parti Socialiste. Clap de fin de séquence.
François Mitterrand arrive à la tribune ; il se place à côté de Georges Marchais ; ce dernier l'applaudit sur les cris d'« union populaire » de l'auditoire. On apporte des fleurs à François Mitterrand ; une petite fille l'embrasse, puis elle embrasse Georges Marchais. François Mitterrand s'assoit à la tribune et brandit une rose. Clap de fin.
Robert Fabre prend la parole pour les Radicaux. Pour lui, la France est devenue le pays du « capitalisme sauvage » ; il critique le pouvoir en place : « quels changements peut-on attendre de ceux qui ont eu pendant 16 ans les pleins pouvoirs pour tout faire et qui avouent aujourd'hui que tout reste à faire. Ont-ils l'espoir d'être crus des électeurs ? ». Clap. Noir à l'image. Fabre enchaîne filmé en plan plus large : « Il faut en finir avec la suprématie absolue du capital du travail », « il faut retrouver le temps de vivre ». À sa gauche, à la tribune, sont assis François Mitterrand (qui joue avec son étui à lunettes !), Georges Marchais, Hélène Langevin-Joliot. Robert Fabre en appelle à « la solidarité au niveau de l'Humanité toute entière ». Clap. Robert Fabre quitte la tribune pour aller s'asseoir. La foule scande toujours : « union populaire ». Noir à l'écran.
Georges Marchais est à la tribune ; il est copieusement applaudi. « Quelque chose de nouveau est en train de se passer dans le pays », « partout en France une idée grandit : il est temps de changer de politique, il est temps de confier à la Gauche le gouvernement de la Nation. Pourquoi ? Parce que la Droite a fait faillite ». Clap. La foule applaudit encore. Georges Marchais trace les grandes lignes du programme de la Gauche ; il évoque quatre objectifs : « priorité aux mesures sociales », « reprise en main pour la Nation des leviers essentiels de son économie », « démocratie et liberté », « indépendance nationale, coopération internationale et organisation de la paix ». Claps successifs. Georges Marchais confirme qu'en cas de victoire, les Communistes participeront au gouvernement. Coupure d'image. Il note ensuite le « symbole que ce rassemblement sans précédent se tienne un 25 avril » puisqu'en 1772, Rouget de L'Isle composa ce même jour La Marseillaise, ce « chant de la Nation unie dans le combat pour la paix ». Clap. Georges Marchais présente François Mitterrand comme le candidat unique de la Gauche pour la Présidentielle. Il conclut : « Vive le Programme de la Gauche unie. Vive l'Union du peuple de France. En avant pour le succès de François Mitterrand ! ».
La Présidentielle de 1974 est en quelque sorte le point culminant de l'Union de la Gauche. Deux ans plus tôt, en Juin 1972, le PCF et le PS ont signé un Programme Commun de Gouvernement auquel adhère ensuite le Mouvement des Radicaux de Gauche. Cette alliance, qui vise l'accession de la Gauche au gouvernement, remporte son premier succès électoral lors des Législatives de 1973. Un an plus tard, la mort de Georges Pompidou alors que son Septennat n'est pas terminé, anticipe l'élection présidentielle. La Gauche, pour la première fois, y présente un candidat unique, François Mitterrand, ainsi qu'un Programme Commun de Gouvernement. Avec 43,3% des voix au premier tour et 49,3% des voix au second tour, l'Union de la Gauche rate de peu la victoire. La dynamique de l'unité a fonctionné pleinement et séduit les électeurs. Pour le PCF, l'Union de la Gauche et le Programme Commun sont les manifestations tangibles d'une nouvelle ligne politique qui se veut le résultat d'un désir d'aggiornamento. Alliance avec la Gauche et logique gouvernementale sont deux aspirations nouvelles qui visent à re dynamiser le PCF mais qui, au final, profitent plus au Parti Socialiste.
Ce film n'est pas monté ; il est un document très intéressant sur la période « Union de la Gauche » et « Programme Commun » du PCF. Le meeting filmé témoigne à la fois des positions théoriques des différents partis participant à l'Union, mais aussi de l'enthousiasme suscité par celle-ci à la veille de la Présidentielle. Dans la salle, l'ambiance est électrique. L'arrivée de François Mitterrand est en quelque sorte le clou de la soirée. Côte à côte François Mitterrand et Georges Marchais affichent leur unité et la mettent en scène (la rose, la petite fille).
Événement : Meeting commun de la Gauche du 25 avril 1974
MOTS CLÉS :
France, Paris
Meeting, rassemblement, discours
Parti communiste, Parti Socialiste, Mouvement des Radicaux de Gauche
Union de la Gauche, Programme Commun
Personnalités :
Pierre Mauroy, Robert Fabre, François Mitterrand, Georges Marchais, Hélène Langevin-Joliot.
Lieux de consultation : Ciné-Archives
1972 Programme commun - Discours - Fabre Robert - Marchais Georges - Mauroy Pierre - Meeting - Mitterrand François - Paris (75) - Parti Communiste Français - Parti Socialiste