Le 7 février 2006, la première grande manifestation unitaire contre le Contrat Première Embauche (CPE) rassemble 400 000 personnes dans tout le pays.
Ce contrat était présenté par le Premier Ministre UMP Dominique de Villepin, comme un moyen de favoriser l'embauche des jeunes de moins de 26 ans. Ce contrat exonérait les employeurs de cotisations patronales pendant trois ans et était assorti d'une « période de consolidation » de deux ans durant laquelle l'employeur pouvait rompre le contrat de travail sans en donner le motif, succédant à une période d'essai équivalente à celle du CDI ; à l'inverse, le salarié rompant le contrat durant cette période de consolidation était considéré comme démissionnaire et donc privé de droits au chômage. Etudiants, lycéens et syndicats sont donc montés au créneau pour obtenir le retrait de cette réforme, qui ne faisait selon eux que renforcer la précarité des jeunes, en les considérant comme de la main-d’œuvre jetable.
Le 7 février a lieu la première manifestation. A Paris, la manifestation suit un trajet Bastille-République en passant par le boulevard Beaumarchais. A côté des mouvements de jeunesse (Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS), Jeunesse Communiste, le syndicat étudiant majoritaire l'UNEF), défilent les étudiants de plusieurs universités en grève : Paris I, Paris III, Paris IV, Paris V, Paris VI, Paris VII, Paris VIII, Paris X, Paris XII (aujourd'hui Paris-Est Créteil), Paris XIII.
Tous les partis politiques de gauche sont présents dans le défilé : le Parti communiste, le Parti socialiste, les Verts (on aperçoit Noël Mammère et Dominique Voynet), la LCR avec Alain Krivine et Olivier Besancenot, de même que l'ensemble des syndicats (Bernard Thibault est présent pour la CGT, Jean-Claude Mailly pour FO, tandis que l'on aperçoit des drapeaux CFDT, CFTC, CNT, Solidaires et Sud.) ATTAC fait également partie du cortège, ainsi que des associations de parents d'élèves comme la FCPE. Pourtant, cette première manifestation reste encore très étudiante, et les salariés comme les lycéens ne viendront en masse qu'à partir de la manifestation suivante, le 7 mars 2006.
La lutte contre le CPE a donné naissance à de nombreux slogans inspirés, comme en attestent les pancartes nombreuses présentes dans le document : C comme Chômage, P comme Précaire, E comme esclavage, Contrat pour l'Esclavage, Cocktail Pour Émeutes, Contrat Pour Entuber, Cadeau pour les Employeurs, Corvéables, Pressés, Expédiés... Des clowns proposent aux passants de tester leur "flexibilité" sous un portique où est inscrit "L'esclavage forme la jeunesse".
Le CPE cristallise l'opposition de la jeunesse et de la gauche non pas seulement contre ce contrat, mais aussi contre une société qui n'accorde pas de place à la jeunesse dans le monde actif, leur proposant simplement des stages non rémunérés, des petits boulots et autres emplois précaires à bas prix.
Face à la pression de la rue, le texte sera finalement retiré en avril 2006.
Lieu de consultation : Ciné-Archives
Confédération Générale du Travail - Force Ouvrière - Lycéen - Manifestation - Mouvement Jeunes Communistes de France - Paris (75) - Parti Communiste Français - Parti Socialiste - Syndicat - Université