Madeleine Riffaud a parcouru les zones libérées du Laos pendant 5 semaines au printemps 1970 « en pleine offensive victorieuse des forces patriotiques du Laos ». Elle a rapporté ce premier témoignage filmé sur l'extension de l'agression américaine, dans lequel elle observe l'organisation de la résistance laotienne face à « L'impérialisme Américain (...) qui voudrait faire du Laos une néo-colonie et une base d'agression ».
L'aviation américaine déverse sur ce petit pays, en moyenne, 3 000 tonnes d'explosifs en 24 heures, transformant les villages, les champs, la jungle en un désert lunaire.
Pourtant le front Patriotique s'organise à l'abri des grottes et crée des hôpitaux, des écoles, des imprimeries des pagodes et même une université.
Après une brève présentation historique, le reportage s'attache à montrer un pays qui se développe et vit, malgré une guerre qui dure depuis 1950, malgré les bombardements américains, un pays uni derrière le Front Patriotique et son programme socialiste. « La victoire de ces derniers ne fait aucun doute ». On y voit la vie dans les zones libérées qui deviennent des bases de repli de l'armée populaire, et la mise en pratique du programme du front : « Il faut vaincre l'ennemi en construisant déjà une société nouvelle ».
Le Front Patriotique Lao, c'est l'alliance de toutes les forces vives, anti-impérialistes du Laos (68 ethnies) ; c'est l'organisation politique et militaire du peuple, à l'étape de la libération nationale.
Découpage : On suit les déplacements de plusieurs groupes de combattants du Front, empruntant les chemins escarpés des partisans à travers la jungle, visite des infrastructures pour une part retranchées dans des grottes. Des paysans remettent en état une rizière creusée par des cratères d'obus. Ils s'enfuient au bruit d'un « B 52 ». Visite d'un champ parsemé de bombes à bille, d'un dispensaire et d'un hôpital de 150 lits abrité dans les grottes, d'une université en plein air dans laquelle les étudiants sont des soldats formés à devenir des auxiliaires médicaux.
Des laotiens travaillent dans la montagne, construisent des abris et transportent le « camarade manioc » (son bulbe résiste aux produits chimiques et au napalm). Scène de fraternisation entre paysans et soldats : les paysans nouent de petits bracelets aux poignets des soldats prouvant qu'ils sont un peuple uni. Des bonzes prient dans une grotte (le clergé bouddhique joue un grand rôle dans la lutte de salut national).
Une école pédagogique en plein air ou étudient ensemble de jeunes professeurs de toutes origines ethniques et confessionnelles ; visite d'une imprimerie à flanc de montagne qui publie notamment les premiers manuels scolaires. Chants et danses traditionnels exécutés devant un groupe de soldats qui se joignent aux danseuses. Rencontre avec les chefs du Front patriotique, muette avec le Prince Souvanouvang , Président du Front dans la grotte qui lui sert de « cabinet de travail », interview en français de Phoumi Vongvichit secrétaire général du Comité Central du front « en menant leur lutte nationale, les laotiens font aussi leur devoir international en luttant contre l'impérialisme américain. Ses paroles couvrent en partie la dernière séquence qui montre des laotiens dans un champ attisant des feux de bois.
Image : Sakanh Sethalat
Montage : Jacques Comets, Catherine Bachollet
Production : Dynadia
Intervenants : Prince Souvanouvang, Président du front, Phoumi Vongvichit secrétaire général du Comité Central puis vice-premier ministre du gouvernement provisoire d'Union Nationale
Personnes évoquées : Richard Nixon
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Découpage
Découpage
Séquence 1 : Dégats, résistance et développement des infrastructures.
Madeleine Riffaud suit les déplacements de plusieurs groupes d'hommes et de femmes combattants du Front Patriotique, emprunte les chemins escarpés des partisans à travers la jongle et visite leurs infrastructures, pour une grande part retranchées dans des grottes. Des paysans remettent en état une rizière défoncée par les cratères d'obus et s'enfuient au bruit d'un avion ; Madeleine Riffaud explique qu'ils ont travaillé exceptionnellement de jour pour qu'elle puisse les filmer mais qu'ils ont été repérés par un B52.Un paysan visite son champ pulvérisé par un bombardement et parsemé de bombes à billes.Visite d'un dispensaire puis d'un hôpital « de 150 lits » abrités dans des grottes (blessés alités, pharmacie...). « Université » en plein air, avec des élèves-soldats formés pour être auxilliaires médicaux (Sous la domination française, précise Madeleine Riffaud, un seul médecin laos avait été formé ; dans les zones libérées, il y a six fois plus de lits qu'au temps du colonialisme et on y meurt moins que jadis, malgré « le génocide américain »).Des laotiens travaillent dans la montagne pour y construire des abris à l'épreuve des B52. D'autres transportent à dos le « camarade manioc » (car son bulbe résiste aux produits chimiques et au napalm). Travail agricole près d'un barrage construit pendant la guerre (et qui permet d'assurer « deux récoltes de riz par an »).
Séquence 2 : Unité du peuple en lutte pour le Laos
Scène de fraternisation entre paysans et soldats : les paysans nouent des petits bracelets aux poignets des soldats pour qu'ils se rappellent qu'ils sont un peuple uni. Bonzes en prière dans une grotte (« le clergé bouddhique joue un grand rôle dans la lutte de salut national »).« Ecole pédagogique de degré supérieur » en plein air, « où étudient ensemble de jeunes professeurs de toute origine ethnique et confessionnelle ».Visite d'une imprimerie logée dans une grotte à flanc de montagne, et qui publie notamment les premiers manuels scolaires. Chants et danses traditionnels exécutées en pleine nature pour un groupe de soldats, qui se joignent aux danseuses et dansent à leurs côtés.
Séquence 3 : Rencontre avec les chefs du front patriotique
Madeleine Riffaud présente enfin quelques images du prince Souvanouvang, président du Front, filmé dans « la grotte qui lui sert de cabinet de travail » (Ce passage est bref et muet car la pellicule a été en partie endommagée).(Dans un décors neutre) Elle interviewe également Mr Phoumi Vongvichit, secrétaire général du Front. Celui-ci s'exprime en français et affirme notamment qu'en menant leur lutte nationale, les laotiens font aussi leur devoir international, car ils luttent contre les impérialismes américains.
Ses paroles couvrent en partie la dernière séquence du reportage, qui montrent des laotiens dans un champ (une bombe est vue à demi-enfouie dans la terre), ils sont train de faire de la fumée avec des feux de bois. L'image s'évanouit dans la fumée grise opaque.