Des militants collent une affiche dont le titre est « Et maintenant ? ».
La première partie du film évoque les événements de Mai 68 à l'appui d'images d'archives et de photographies. Tout commence avec la répression dont sont victimes les étudiants. Outrés, les travailleurs se sentent solidaires ; dès lors la C.G.T. et le P.C.F. appellent à la grève. Celle-ci est très suivie à Marseille. Cheminots, dockers, ouvriers participent activement et les manifestations sont nombreuses sur le Vieux Port ou dans les rues marseillaises. Avec Mai 68, « le peuple prend conscience de sa force ». Pourtant, dès juin, c'est le reflux et De Gaulle « obtient un sursis ». Il est de courte durée puisqu'à peine un an plus tard, la démission du Président provoque un « immense espoir ».
La deuxième partie du film retrace la campagne de Jacques Duclos, candidat communiste à l'élection présidentielle de 1969. En visite à Marseille, il tient un meeting et rencontre les dockers sur le port. L'accident mortel survenu dans une mine de Gardanne révèle les conditions de travail dangereuses des mineurs. La rencontre avec des paysans provençaux permet de témoigner de leur dur labeur. Des coupures de presse annoncent la victoire de Pompidou à l'élection présidentielle. À la fin du film, une séquence tournée dans une école primaire rappelle l'absence d'égalité des chances. Enfin, sur des images de la fête de l'Humanité, Duclos, en voix off, exhorte tout à chacun à rallier le P.C.F.
Si 1968 a été une année houleuse pour le P.C.F., 1969 est un moment de « reprise ». La démission de De Gaulle est l'occasion d'une élection présidentielle anticipée ; le P.C.F. y présente son propre candidat, Jacques Duclos. Réalisant une campagne réussie, Duclos joue le rôle du « 3e homme » à l'issue du premier tour avec 21% des suffrages et presque 5 millions de voix. C'est un résultat très positif pour le P.C.F., même si, à l'issue du deuxième tour, Pompidou est élu Président.
Et maintenant contient de nombreuses images de Mai 68 à Marseille et de manifestations marseillaises datant de la période 1968-69 (manifestation de juin 68 sur la Canebière et sur le Vieux Port ; dépôt d'autobus occupé, ligne 6, Saint-Pierre ; Gare Saint-Charles ; manifestation d'infirmières ; meeting au Parc Chanot...). C'est un film « fédéral », au sens où c'est une commande de la Fédération des Bouches-du-Rhône du P.C.F. ; il est censé servir de support aux discussions dans les cellules et sections de cette Fédération. On peut aussi le considérer comme la version fédérale des Communistes dans la lutte (voir ce titre).
Production : Fédération des Bouches-du-Rhône
Réalisation collective
Lieux : Paris, Marseille, Vieux Port, Gare Saint-Charles, Port autonome de Marseille, Étang de Berre, Gardanne
Personnalités : Jacques Duclos, François Billoux, Georges Pompidou, Jacques Chaban-Delmas
Carton : « la Fédération des Bouches-du-Rhône du PCF présente »
Banc Titre de La Marseillaise : « 500.000 à Paris, 100.000 à Marseille »
MOTS CLÉ :
France, Marseille, Vieux Port, Gare St Charles, Port autonome de Marseille, Etang de Berre, Gardanne
Travailleur, ouvrier, cheminot, docker, infirmière, paysan, instituteur
Étudiant, jeune, écolier, enfant
Grève, manifestation, manifestant, gréviste
Meeting, rassemblement, discours, Duclos
Élection, président
EXTRAITS :
[Commentaire :] « 6 h du matin, Jacques DUCLOS en compagnie de François BILLOUX avec les dockers de Marseille... »
[Discours DUCLOS :] « Vous comprendrez, j'en suis sûr, qu'il faut porter un coup à la toute puissance des monopoles capitalistes si nous voulons pouvoir mettre en oeuvre une politique sociale conforme à la volonté et aux intérêts de la classe ouvrière et des masses populaires. Car, en effet, il faut produire mais produire pour le bien des hommes. C'est ce qu'on nous a refusé jusqu'à maintenant. Vous l'obtiendrez, j'en suis sûr, demain. Demain, par votre union et par votre action. (applaudissements) Car la vie est telle que si les travailleurs ne sont pas unis, qu'ils ne manifestent pas leur volonté, qu'ils attendent que les choses leur viennent d'en haut, ils risquent d'attendre longtemps. C'est seulement l'union qui fait la force, c'est seulement l'action qui peut permettre à la classe ouvrière de faire triompher ses légitimes revendications. »
[Mineurs de GARDANNE :] « Il y a eu un éboulement...une nouvelle fois la classe ouvrière est en deuil ».
[Discours DUCLOS :] « C'est dans cet esprit qu'il s'agit de mettre un terme à l'accaparement des richesses du pays par une minorité de grandes sociétés capitalistes, qu'il est nécessaire de nationaliser les grandes banques et les grands secteurs monopolisés de l'industrie française... Il ne s'agit nullement comme certains s'attachent à le faire croire de nationaliser le boutiquier du coin, les petits entrepreneurs ou le petit industriel qui sont victimes de la politique des monopoles capitalistes... »
[Interview d'un PAYSAN (accent provençal) :] « Travail tous les matins depuis six heures... 10-12 heures de travail par jour...Ceux qui quittent la terre, ils ont pas tort parce que c'est trop pénible... Le congé, chez nous, on ne le pratique pas. »
[Discours DUCLOS :] « Avec 45% des voix, les gaullistes ont 75% de députés. Un député communiste représente 134.500 électeurs et un député gaulliste n'en représente que 27.000. Un parlement représentant équitablement l'opinion du pays serait chargé de faire les lois et de contrôler le gouvernement et la stabilité gouvernementale serait assurée par un contrat de gouvernement signé avant les élections par tous les partis de gauche qui s'engageraient à l'appliquer ensemble. Une telle démocratie garantirait les droits et les libertés d'un peuple, la libre activité des syndicats et des partis politiques, liberté des cultes, de pensée, de réunion, de la presse, contrôle démocratique de la radio et de la télévision, séparation de l'église avec l'école et avec l'état. »
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images.
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"La Fédération des Bouches du Rhône du PCF présente". Trois militants collent des affiches "Et maintenant?" sur un mur. 00:00:34:00 images d'archives des CRS chargeant les étudiants pendant mai 68. Le commentaire dit "les étudiants par leur courage s'attirent la sympathie des travailleurs". Manchettes de la Marseillaise appelant à soutenir les étudiants. Manifestation à Marseille. Images des occupations d'usines et de gares. Images de meetings dans des cours d'usines.
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En juin, De Gaulle parvient à se maintenir. Le commentaire tacle les gauchistes. Le Non au référendum entraine le départ de De Gaulle. Images d'ouvriers d'imprimerie. 00:04:53:00 Manifestation dans les rues de Paris. Interview radiophonique de Gaston Deferre, qui annonce sa candidature. Devant le refus de la SFIO de présenter une candidature commune de la gauche aux élections, les communistes désignent leur candidat : Jacques Duclos.
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Jacques Duclos à Marseille --- Interview de Jacques Duclos qui apprécie grandement "cet honneur" tout en regrettant que la gauche se présente en ordre dispersé. Images du port de Marseille. Jacques Duclos tient un meeting à Marseille, fief de Gaston Defferre, sifflé par les participants au meeting et attaqué par Duclos pour avoir divisé la gauche. En compagnie de François BIlloux, Duclos rencontre les dockers de Marseille. Il prononce un discours sur l'union nécessaire des travailleurs.
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Interview radiophonique de Jacques Duclos au sujet de Georges Pompidou, qui entend couper les budgets de l'éducation et de la santé, ce qui lui vaut cette phrase du candidat communiste : "il confond la poule aux œufs d'or avec le veau d'or".
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La dangerosité du travail ---- Images d'installations portuaires et industrielles à Marseille; pelleteuses, engins de construction. Des ouvriers métallurgistes au travail, alternés avec des coupures de presse montrant les hausses du cours de la Bourse, et avec des interventions télévisées des candidats de la droite. La sécurité des travailleurs pâtit de la course au profit. L'incendie d'un bateau contenant du gaz illustre le danger auquel sont confrontés les dockers.
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Jacques Duclos rend visite aux mineurs de Gardanne ; cinq hommes viennent de périr dans un accident du travail. "Une nouvelle fois la classe ouvrière est en deuil". La foule se recueille aux obsèques des mineurs.
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Discours de Jacques Duclos : il faut nationaliser les banques et les grands secteurs de l'industrie française pour lutter contre les monopoles capitalistes. Les petits artisans, commerçants et entrepreneurs, doivent s'associer à la classe ouvrière pour lutter contre l'ennemi commun.
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La situation des paysans. On détruit de nombreux invendus, tandis que les paysans travaillent 12 heures par jour. Il est question de l'exode rural, les jeunes quittant cette profession pénible et aléatoire.
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La victoire de Pompidou. Manchettes de la Marseillaise titrant sur la hausse des prix, la dévaluation du franc, les hausses d'impôts, l'augmentation des tarifs des transports et de l'énergie.... Jacques Duclos dénonce dans un discours les spéculateurs, sur des images de marché de province. Pompidou et Chaban Delmas s'appuient sur une chambre conservatrice qui n'a rien à voir avec la réalité de l'électorat. Le parlement ne reflète pas le pays.
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La question de l'éducation et de l'inégalité des chances. 5% des enfants d'ouvriers feront des études supérieures. Un gouvernement de gauche devra offrir les mêmes chances à tous les enfants.
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Les étudiants manifestent dans les rues de Marseille aux cris de "A bas le capital!". Le commentaire plein d'emphase présente le Parti communiste comme le seul rempart au capitalisme. La séquence suivante montre un meeting de Jacques Duclos devant une salle pleine et enthousiaste.
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L'excellent score de Jacques Duclos, qui rassemble 5 millions de voix. La séquence suivante montre des images de la fête de l'Humanité. Jacques Duclos invite les électeurs à s'engager au Parti communiste, notamment les jeunes. Le film se termine sur des images de foule et d'enfants qui courent.
1968 Mai 68 - Billoux François - Campagne électorale - Confédération Générale du Travail - Cour de récréation - Duclos Jacques - Instituteur - Marseille (13) - Pompidou Georges - École primaire - Élection