On suit la navigation d'une péniche sous les ponts de Paris (Notre Dame de Paris est dans la brume), la manœuvre au passage d'une écluse du canal Saint-Martin, l'arrivée à Aubervilliers.
L'activité industrielle d'Aubervilliers est visible sur le canal et sur les rives. Plans descriptifs des péniches, de l'eau croupie, de la baignade des enfants dans cette eau dans laquelle surnage un chat crevé. Des femmes et des fillettes ramassent du charbon au bord des voies ferrées du canal.
Description des conditions de travail dans les usines, les docks, les entrepôts. Des ballots de coton sont transportés par les rues.
La caméra nous conduit dans les taudis du quartier du Landi «Les maisons (nous dit le commentaire) n'ont rien à envier aux usines pour l'hygiène, le confort, la gaieté»....un immeuble insalubre, une jeune fille va chercher de l'eau à la fontaine, les enfants jouent dans les caniveaux...
Portraits d'habitants:
- José Pereira vit dans une masure, cultive quelques m2 de terrain. Il doit se méfier des rats.
- Mme Rochereau a 79 ans, elle travaille encore chez un maraîcher.
- Mme Carrouget vit dans une maison presque totalement écroulée. Le commentaire expose la passivité, la résignation des habitants face à leurs misérables conditions d'existence.
Plans sur l'habitat sordide, rues, intérieurs, literies, toitures et sur les activités quotidiennes du quartier: un cordonnier au travail, une femme tire une charrette à bras, les vieux hôtels, une femme fait la lessive dans un baquet, les maraîchers partent aux halles en voiture à cheval, les vieilles femmes vont au marché. Le quotidien des familles hébergées dans des roulottes, nourrissons, repas, lessives. Présentation d'une famille de 6 enfants, pauvres mais proprement vêtus, dont la maison risque de s'écrouler à tout instant.
Une chanson illustre le film, Petits enfants d'Aubervilliers, qui se termine sur le refrain: « Gentils enfants d'Aubervilliers, gentils enfants de la misère, gentils enfants des prolétaires».
Pré générique : « Un film réalisé dans la banlieue parisienne au cours de l'été 1945 et dont le but est d'attirer l'attention sur les conditions d'existence des habitants des îlots insalubres des grandes villes.
Réalisation et Images : d'Eli Lotar
Commentaires de Jacques Prévert dits par Roger Pigaut
Musique de Joseph Kosma
Chansons interprétées par Germaine Montero et Fabien Loris
Montage : Roger Dwyre
Laboratoire C.T.M. (Gennevilliers) »
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives Départementales de Seine-Saint-Denis, Archives Françaises du Film.
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Une véritable mise en garde est insérée dans le générique du documentaire, sous forme d'un long texte défilant disant " Un film réalisé dans la banlieue parisienne au cours de l'été 1945 et dont le but est d'attirer l'attention sur les conditions d'existence des habitants des "ilots insalubres" des grandes villes. L'auteur de ce film n'a pas jugé utile de montrer les quartiers plus modernes et plus hospitaliers de la petite cité d'Aubervilliers - ce n'était pas l'objet de ce documentaire"
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Une chanson "la seine a de la chance, elle n'a pas de soucis, elle se la coule douce, le jour comme la nuit" accompagne la navigation d'une péniche sous les pont de Paris. Notre Dame de Paris est dans la brume.
Cathédrale Notre Dame de Paris (75)
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Passage d'une écluse (canal saint-Martin). La manœuvre est détaillée par la caméra : ouverture des portes du sas, amarrage de la péniche, marinier à la barre. La chanson annonce l'arrivée sur Aubervilliers.
Péniche - Écluse
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Une voix off, indique qu'en 1831, Aubervilliers, ville rurale comptait 2213 habitants mais dit la voix "les temps ont changé, la cité industrielle compte 55 000 habitants". L'activité industrielle est visible sur le canal et ses rives. Les bateaux se croisent.
série de plans serrés sur les péniches. Le commentaire indique que les ouvriers vivent dans des taudis, suit une description de la localisation d'Aubervilliers.
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Plan sur l'eau croupie du canal. Un nouveau couplet de la chanson accompagne la baignade d'enfants au milieu de l'eau croupie dans laquelle surnage un chat crevé. La chanson décrit la misère des enfants, de leurs familles. Des femmes et des fillettes ramassent du charbon au bord des voies ferrées du canal.
Canal
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Cette séquence illustre les conditions de travail très dures dans les usines, les docks et les entrepôts. Des ballots de coton sont transportés par des rues. La voix off écorne Saint-Gobain, le patron de l'une des usines d'Aubervilliers. On y fabrique de l'acide sulfurique, des engrais et autres produits chimiques. Les plans serrés des gestes accomplis par les ouvriers montrent la dureté de leur travail, insalubre
Entrepôt - Usine
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Un large plan circulaire, en contre plongée de la caméra nous conduit dans les taudis du quartier du Landy. "Les maisons, dit le commentaire, n'ont rien à envier aux usines, pour l'hygiène, le confort et la gaieté"... Panorama vert sur un immeuble insalubre, en voix off : " Maisons d'Aubervilliers, ruines de l'adversité, épaves de la cité ; habitées par de pauvres locataires qui n'ont même pas l'eau sur le pallier".
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Une jeune fille va chercher de l'eau à la fontaine. La chanson l'accompagne puis des enfants jouent à l'eau dans les caniveaux. La séquence est consacrée à l'approvisionnement en eau par les habitants.
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Témoignage sur la situation de José PEREIRA. Il vit dans une masure, cultive quelques m2 de terrain. Il doit se méfier des rats.
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Portrait de Mme ROCHEREAU, chez elle. Elle a 79 ans et travaille encore chez un maraîcher, dit le commentaire. On apprend qu'elle a été nourrice et qu'elle a obtenu un diplôme lors d'un grand concours de bébé. Ce diplôme porte la signature de Pierre LAVAL, ancien Maire d'Aubervilliers. Sur un mur, un diplôme. Il accompagne l'attestation de la médaille d'argent de la famille française attribuée à Mme CARROUGET, le 4 août 1929 par le Président DOUMERGUE. La femme vit dans une maison presque totalement effondrée.
Maraîcher
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Le commentaire explique la passivité, la résignation des habitants face à leur "misérables" conditions d'existence. Série de plans sur le caractère sordide de l'habitat : rue, intérieur, literie, toiture.
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Activités quotidiennes du quartier : un cordonnier au travail, une femme tirant une charrette, une acheteuse de pains de glace . La séquence est plus particulièrement consacrée aux vieux hôtels. " Il en existe, comme dans faubourg Saint-Germain, mais ce sont des hôtels de dernière classe", dit le commentaire. La caméra nous conduit dans l'un d'eux. Une femme fait la lessive dans un baquet tandis qu'un jeune accordéoniste aveugle joue la chanson générique du film.
Accordéon - Cordonnier
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Une note d'espoir, de verdure. Les derniers potagers. Le travail des maraîchers est montré avec détails et "allégresse". On les voit partir aux Halles, comme en 1830, en voiture à cheval.
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Les vieilles femmes vont au marché. Opulence sur les étals. "mais tout est si chère, que c'est comme s'il n'y avait rien du tout" dit le commentaire. Plan sur le stand de fripes. Un fakir dit l'avenir. La voix off en profite pour dénoncer les promesses de l'ancien maire : maisons modernes, eau courante, jardins d'enfants...
Marché
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Séquence consacrée au sort des enfants. La chanson reprend sur une partie de dés. Puis se succèdent des portraits de petits filles et garçons au cours de leurs jeux : dés, pique-nique, groupe autour d'un feu, garçonnets se passant une cigarette.
Cigarette - Jeu d'enfant - Pique nique
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Quotidien de familles hébergées dans des roulottes. Nourrissons, repas, lessive. Portrait d'une fillette au pied de la roulotte. Suit une scène du déménagement "de gens heureux" mais la voix off note que le logement "peuplé de rats" sera reloué. Plans sur l'intérieur du logis .
Lessive - Nourrisson - Roulotte
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Les enfants de la famille ISSI (à vérifier), poursuivre le dédale des ruines de la rue neuve. Les six enfants et leurs parents sont présentés nominativement au cours de la séquence. Le commentaire insiste sur la pauvreté de leurs vêtements mais note leur propreté impeccable. "Ce sont des enfants aimés, bien élevés". Sur un fond musical, dramatique on apprend que leur maison risque de s'écrouler à tout moment. Un montage montre un cadre de téléviseur dans lequel se succèdent des images du dénuement du quartier. Le commentaire dénonce ceux qui nient cette misère ; il conclue sur l'idée que l'ouvrier se sauvera lui-même, en l'occurrence par les mains du maçon. Plan final : enfants courant dans les ruelles brumeuses du quartier sous le refrain "gentils enfants d'Aubervilliers, gentils enfants de la misère, gentils enfants des prolétaires.
Contexte : APRÈS-GUERRE
Lieux: Région Parisienne / Aubervilliers / Notre Dame de Paris /Seine
Descripteurs : PARIS / AUTOMOBILE / marché / Région Parisienne / famille / SAINT-GOBAIN / LAVAL (Pierre) / canal / Péniche / marinier / écluse / architecture / enfance
Accordéon - Aubervilliers (93) - Baignade - Banlieues rouges, « communisme municipal » - Canal - Cigarette - Colonel Fabien (Pierre Georges dit) - Cordonnier - Entrepôt - Insalubrité - Jeu d'enfant - Lessive - Maraîcher - Marché - Notre-Dame de Paris (cathédrale) (75) - Nourrisson - Pont - Péniche - Roulotte - Thésaurus - Usine (bâtiment) - Écluse