Le 8 novembre 1978, une partie des paysans en lutte contre l'extension du camp militaire du plateau du Larzac, entame une marche de 24 jours pour relier Paris à pied. Tout au long de ces 730 km, les marcheurs sont accueillis, accompagnés, hébergés et surtout entendus par les habitants des villages traversés. Le film alterne scènes de "vie quotidienne" de la marche (pause café, marche le long des routes, arrivée dans les villages) et commentaires sur la lutte. On reconnaît parmi les marcheurs Guy Tarlier, un des leaders de la lutte.
(NB : certains passages sont de très mauvaise qualité - sautes d'images, noir)
Un carton annonce en préambule "ce montage n'est pas l'historique de l'affaire du Larzac. Il cherche simplement à retracer la marche des paysans sur Paris du 8 novembre au 2 décembre 1978". Cette marche fait suite à la décision d'expropriation récente des fermes de la Roque Sainte-Marguerite et la Cavalerie.
Bref historique des décisions politiques qui ont déclenché la lutte : le film oppose avec ironie le décalage entre les discours de Michel Debré, émaillés de mots comme "concertation", "ensemble", "grande idée de cohabitation", et des images de chars et de soldats à l'entraînement. Sont également citées des paroles prononcées par Yvon Bourges (ministre de la Défense de Giscard d'Estaing), Paul Bernard (préfet de l'Aveyron) et le Colonel Gros (responsable du camp militaire du Larzac), des paroles de moins en moins conciliantes ("il va falloir passer par une phase de contrainte", "oui l'extension du camp se fera").
Le commentaire, moqueur, tacle Giscard : un président qui insiste pour aller déjeuner chez ses compatriotes pourra certainement recevoir des paysans qui font 700km à pied pour le voir (référence à la récente opération de communication télévisuelle du Président de la République, qui s'invitait à la table des Français).
Sur des images de rencontre avec les paysans et villageois croisés sur leur route, le commentaire insiste sur l'universalité de la lutte : ils mènent le même combat que les LIP, et que tous ceux qui se battent contre les projets de centrales nucléaires, d'autoroute, de carrière d'uranium, de barrages....
Les maires des communes traversées sont invités à signer un registre pour affirmer leur solidarité avec la marche. Interviews d'habitants dans la rue : deux jeunes hommes, dont l'un a dû abandonner la ferme familiale qui ne suffisait pas pour lui et son frère. Son ami est agriculteur, sur des terres qu'il loue. Une femme âgée explique qu'elle est contre les militaires et qu'elle soutient sans réserve les paysans du Larzac.
Le film se clôt sur une réflexion sur l'avenir des campagnes françaises, au-delà du Larzac. Aux paroles apaisantes prononcées par Giscard ("la France a besoin de campagnes vivantes", "ne détournons pas les bonnes terres agricoles à d'autres activités"), sont opposés le démantèlement de l'agriculture, le recul des terres agricoles et l'exode rural massif des jeunes.
NB : Une chanson en occitan, à identifier.
Mots clés : Larzac, Gardarem lo Larzac, plateau, Causse, antimilitarisme, occitan, paysans, expropriations, marche sur Paris, ferme de la Blaquière, Tarlier Guy, camp militaire, réunions, banderoles.