• Mon compte / Inscription
    Votre courriel
    Votre mot de passe
  • Contact
  • Soutenir Ciné-Archives
  • Faire un don
Catalogue
Catalogue

BUDGET (LE)

© Ciné-Archives. Tous droits de reproduction ou de modification interdits.
En savoir plus
    • Sous-titreSÉRIE "EXPRESSION DIRECTE"
    • Durée00:11:00
    • ColorationCouleur
    • FormatUmatic
    • SonSonore
"Expression directe" du groupe communiste au Sénat le 29 octobre 1984.

Ce numéro d'Expression directe est construit autour d'un microtrottoir et de l'interview de trois sénateurs communistes (Pierre Gamboa, sénateur de l'Essonne, Camille Vallin, sénateur du Rhône, et Hélène Luc, sénatrice du Val-de-Marne) sur le vote du budget 1984, estimé à 1000 milliards de francs. Le gouvernement annonce une baisse de 5% de l'impôt sur le revenu, ce qui représente un manque à gagner de 5 milliards pour l'Etat.

Le commentaire explique la composition du budget de l'Etat : 72% proviennent des impôts et taxes payés par tout un chacun ; en revanche, l'impôt sur le revenu ne participe qu'à hauteur de 0,48% au budget. Le gouvernement annonce une baisse de l'impôt de 5%. Les personnes interrogées dans la rue sont formelles : leurs revenus sont si faibles que 5% ne changera rien. A l'inverse, les grosses fortunes pourront se réjouir de récupérer 5% de leurs millions.

Pierre GAMBOA, sénateur de l'Essonne : ce projet de budget aggrave l'injustice fiscale. Il ne faut pas faire ce cadeau aux familles fortunées. Il parle des milliards qui fuient à l'étranger et qui devaient être taxés, alors qu'à l'inverse les ménages modestes sont frappés par la TVA. "Nous voulons un budget de solidarité."

Les personnes interrogées s'inquiètent de voir augmenter les taxes sur l'essence, l'abonnement au téléphone, au gaz, à l'électricité...

Pour Camille VALLIN, sénateur du Rhône, ce budget va porter un nouveau coup au pouvoir d'achat. Il note que la taxe professionnelle bénéficie d'allègements supplémentaires qui n'ont pas contribué à créer des emplois nouveaux.

Les personnes interrogées déclarent que l'Etat doit lutter contre le chômage. L'option du gouvernement consiste à aider les entreprises, en espérant que cela créera de l'emploi. C'est insuffisant, disent les communistes, car si l'on ne leur demande pas des garanties, les entreprises n'embauchent pas ; au contraire, elles continuent les licenciements.

Hélène LUC, sénatrice du Val-de-Marne, présidente du groupe communiste insiste sur les 4000 postes supplémentaires qu'il faudrait à l'Education nationale. Au lieu de cela, on fait des coupes franches, et le chômage atteindra à la fin de l'année 2,5 millions de personnes.

Le document se conclut sur une invitation à lutter : tout s'obtient par la lutte, dans les usines en grève ou au Parlement grâce aux propositions des élus communistes.

L'émission « Expression Directe » est une case de programmation réservée à l'expression des partis politiques français sur les chaînes de la télévision publique. Chaque parti dispose de moyens et d'un budget attribués par l'Etat pour la préparation de ces émissions dont la réalisation lui appartient en propre. A l'origine, elles duraient en moyenne un quart d'heure et étaient diffusées aux heures de grande écoute.

Personnalités : GAMBOA Pierre (sénateur de l'Essonne), VALLIN Camille (Sénateur du Rhône),
LUC Hélène (Sénatrice du Val-de-Marne, Présidente du groupe communiste), GISCARD D'ESTAING Valéry (cité).


Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, BNF, Forum des images
  • Time code départ
  • 00:00:00:00
  • Time code fin
  • 00:00:20:15
  • Durée 00:00:20:15
Visionner
Radio trottoir un journaliste interroge une femme dans la rue. Journaliste : « Mademoiselle s'il vous plait, une petite question : vous savez ce que c'est le budget de l'Etat ? » -- « Euh oui, pas d'une façon très nette, mais à peu près oui. » -- « Ça sert à quoi ? » -- « Ça devrait servir à régler pas mal de problèmes » -- « Par exemple quels problèmes ? » -- « Ben en l’occurrence actuellement le chômage ».
  • Time code départ
  • 00:00:20:16
  • Time code fin
  • 00:01:20:13
  • Durée 00:00:59:22
Visionner
Carton « Budget » « 1000 milliards de francs ». Voix off : « On discute en ce moment du budget de l'Etat. Pour l'instant rien n'est joué. Une seule chose est sûre, il sera de 1000 milliards de francs. Que peut-on faire avec 100.000 milliards de centimes ? On peut par exemple lutter contre le chômage, améliorer le pouvoir d'achat, relancer l'économie. D'ailleurs si on comprends bien on devrait pouvoir faire les trois choses à la fois. La première question à se poser est : d'où viennent ces mille milliards de francs ? Sur cent francs de recette, c'est-à-dire ce qui rentre dans les poches de l'Etat, 20 francs viennent de l'impôt sur le revenu, 44 francs des consommateurs, 8 francs des automobilistes,9 francs de l'impôt sur les sociétés, et 0,48 centimes de l'impôt sur les grands fortunes. Cela veut dire que si vous êtes salarié, automobiliste et consommateur vous apportez 72 francs sur 100 francs. Vous êtes donc en droit d'attendre la monnaie de votre pièce.
  • Time code départ
  • 00:01:20:14
  • Time code fin
  • 00:02:03:00
  • Durée 00:00:42:11
Visionner
Journaliste : « Le gouvernement parle de baisser l'impôt direct de 5%. Vous pensez que c'est une bonne chose ? » -- Un jeune « Ecoutez, moi je suis au chômage, alors ce qui me paraitrait important plutôt c'est de prendre des mesures pour essayer de résorber ça, de trouver du travail pour les jeunes. Sinon ça ne me concerne pas tellement » -- Un cinquantenaire : « Bah ben ça c'est de la blague, parce que moi je vois qu'une chose c'est qu'une personne qui a un revenu de 70 ou 72 000 francs par mois, euh par an par exemple, il est imposé de 7000 francs, pour 7 fois 5 : 35, ça fait 350 francs, par contre les gens qui gagnent des fortunes à 5% ça leur fait un avoir fiscal considérable ».
  • Time code départ
  • 00:02:03:01
  • Time code fin
  • 00:03:42:12
  • Durée 00:01:39:11
Visionner
Carton : « - 5% » -- Voix off : « Le gouvernement propose une baisse uniforme de 5% de l'impôt sur le revenu. Par exemple, vous êtes célibataire. Votre revenu annuel est de 100.000 francs. Au lieu de payer 15.300 francs d'impôt, vous ne paierez que 13.800 francs, bénéfice pour vous : 1500 francs. Vous vous êtes peut-être marié. Vous avez 2 enfants, votre revenu annuel est de 200.000 francs, vous paierez alors 2400 francs de moins. Au total, l'ensemble des contribuables s'économisera 10 milliards de francs. Bien, mais 10 milliards de francs c'est une sacrée somme. Le problème est de savoir qui en profitera. 93% des contribuables fera une économie de 50 milliards de francs, 5% des contribuables économiseront 2 milliards 500 millions francs, et 2% de veinards rafleront le dernier quart de la diminution des impôts soit 2 milliards 500 millions de francs. C'est une très bonne affaire pour eux. Reste à savoir où vous vous situez. Dans les 2% ou dans les 93%. Dans le pire des cas vous gagnerez 12 francs 50, dans le meilleur vous ferez une économie de 700.000 francs. »
  • Time code départ
  • 00:03:42:13
  • Time code fin
  • 00:04:54:08
  • Durée 00:01:11:20
Visionner
Pierre GAMBOA, sénateur de l'Essonne : « Il est évident que ce projet de budget aggrave l'injustice fiscale et nous ne saurions l'approuver. Bien entendu les députés et les sénateurs communistes sont favorables à une diminution de la réduction d'impôt sur le revenu mais une réduction qui aille dans le sens d'une réelle justice sociale et c'est possible. Si l'on considère que 110.000 familles disposent d'un patrimoine de 1600milliards de francs, soit un peu plus de 1 fois ½ le budget de l'Etat, alors pourquoi, c'est la question que nous posons, leur faire un nouveau cadeau supplémentaire de 5 milliards de francs à ces 7% des contribuables les plus fortunés ? Il faudrait aussi parler des centaines de milliards qui fuient à l'étranger et que nous voulons taxer. Puisque nous parlons de justice fiscale, par contre il faut savoir que plus de 7 millions de foyers qui ne paient pas l'impôt parce qu'ils ont des revenus trop modestes ne bénéficieront d'aucun des avantages accordé par la loi de finance, pourtant ils participent pleinement au prélèvement de obligatoire : TVA, taxe d'habitation, taxe sur l'essence en perpétuelle augmentation. Alors là nous proposons une réduction de 500 francs sur leur taxe d'habitation, c'est dire que nous voulons de véritables mesures de justice fiscale, nous voulons un budget de véritable solidarité. »
  • Time code départ
  • 00:04:54:09
  • Time code fin
  • 00:05:18:06
  • Durée 00:00:23:22
Visionner
Journaliste : « Les 10 milliards de baisse sur l'impôt, à votre avis, où l'Etat va-t-il les récupérer ? » -- Femme : « J'ai peur que ce soit encore sur nous, c'est-à-dire sur moi qui suis une petite dame du commun. Je vois que ça. » -- Homme : « Je crois qu'il y a les impôts indirects, par exemple les taxes sur l'essence, tout ça, si c'est pour reprendre d'une main ce que l'on donne de l'autre, faudrait voir. »
  • Time code départ
  • 00:05:18:07
  • Time code fin
  • 00:06:19:15
  • Durée 00:01:01:08
Visionner
Carton : « 10 milliards » -- Voix off : « Où retrouver les 10 milliards de francs épargnés aux contribuables ? - Il y a le téléphone : Allo, oui l'augmentation de la taxe de base devrait rapporter 7 milliards à l'Etat et quant à vous, cela vous coûtera 450 francs par an si votre facture annuelle de téléphone est de 1800 francs. Bon, tant qu'on y est les PTT envisagent également de supprimer des emplois. L économie escomptée est de 8 milliards de francs. Il y a les automobilistes : Après les deux hausses de l'été, la loi de finance en prévoit une autre de 40 centimes au litre d'ici avril 85, c'est-à-dire que si vous roulez en moyenne 12.000 km par an cela vous coûtera 750 francs de plus l'année prochaine. -- Moralité : Si vous êtes le célibataire de tout à l'heure, vous n'aurez pas gagné grand chose. Et quand vous aurez payé les augmentations de gaz, de charbon, de transports publics, et vos impôts locaux qui auront doublé, cette fois cous serez sérieusement de votre poche. Encore vous n'avez pas à vous plaindre. Vous avez peut-être conservé votre emploi. »
  • Time code départ
  • 00:06:19:16
  • Time code fin
  • 00:07:49:15
  • Durée 00:01:29:24
Visionner
Camille VALLIN, sénateur du Rhône: « Ce budget va porter un nouveau coup au pouvoir d'achat qui a déjà baissé en 1984, moins 4% pour les fonctionnaires et pour le privé c'est à l'avenant. Les prélèvements obligatoires n'apporteront aucune compensation, ils sont dérisoires pour les petits revenus et au surplus ils seront complètement engloutis par la hausse des impôts locaux auxquels les communes sont contraintes. Là encore il y a deux poids et deux mesures. Les faveurs vont à la taxe professionnelle. 10 milliards d'allègement supplémentaire en 1981 qui s'ajoutent aux 6.000 milliards de centimes consentis depuis 1981. Cela a permis sans doute de spéculer à certains sur le dollar, mais ça n'a pas contribué à créer des emplois nouveaux qui seraient si nécessaire. Et pendant ce temps les impôts ménage s'envolent. 2.600.000 contribuables qui pensaient être exonérés pendant de longues années encore de la taxe foncière bâtie, vont devoir la payer cette année. Pour beaucoup cela représente le doublement de l'impôt local. On n'a jamais vu ça et c'est insupportable. Le gouvernement est d'ailleurs revenu sur la parole donnée : ce qu'il s'est refusé de faire concernant le fameux et juteux emprunt Giscard qui rapporte 68,5% d'intérêt aux souscripteurs contre 6,5% au Livret d'épargne : 10,5 fois de plus. C'est la une inégalité choquante des Français devant l'épargne. Quant à la taxe d'habitation, elle est injuste, insupportable pour beaucoup et il faut absolument l'alléger. »
  • Time code départ
  • 00:07:49:16
  • Time code fin
  • 00:08:14:18
  • Durée 00:00:25:02
Visionner
Micro-trottoir : Journaliste : « D'après vous ce budget de 1.000 milliards de francs, à quoi doit-il servir en priorité ? -- Homme : « Bah à la création d'emplois, je crois, à la lutte contre le chômage » -- Homme : « A la relance industrielle » -- Jeune : « A la formation, l'emploi » -- Femme : « A améliorer le quotidien pour tout le monde » -- Femme : « Le travail d'abord. Avant tout le travail parce que sans travail, pas de santé, pas d'école. C'est boule de neige et c'est l'hiver, voilà ».
  • Time code départ
  • 00:08:14:19
  • Time code fin
  • 00:08:54:02
  • Durée 00:00:39:08
Visionner
Carton : dessin d'une usine -- Voix off : « Certains pensent que la meilleure solution pour empêcher les licenciements et créer de nouveaux emplois, c'est encore d'aider les entreprises. Elles bénéficient déjà d'une aide fiscale de 50 milliards de francs, mais le gouvernement ne s'arrête pas en si bon chemin. De nouvelles mesures vont soulager les entreprises privées, notamment la baisse de 10% de la taxe professionnelle. Comment être sûr que ces mesures vont permettre de créer des emplois quand on sait que les prévisions envisagent 200 à 300.000 chômeurs de plus avant la fin de l'année. Alors, le budget proposé ne ressemble plus en rien à une bouée de sauvetage. On peut se demander s'il n'est pas plutôt un boulet qui enfoncerait davantage le pays dans la crise [Page de titre : Projet de loi de finances pour 1985}.
  • Time code départ
  • 00:08:54:03
  • Time code fin
  • 00:09:29:06
  • Durée 00:00:35:03
Visionner
Hélène LUC, sénateur du Val-de-Marne, Présidente du groupe communiste : « Lorsque nous décortiquons ce budget, nous le faisons en rapport avec vos problèmes majeurs du chômage, celui de la formation des jeunes en particulier, du pouvoir d'achat. Il faut dire que ce budget n'améliorera pas la situation puisqu'à la fin de l'année nous atteindrons les 2.500.000 chômeurs. Et en ce qui concerne l'Education nationale alors qu'il faudrait 4.000 postes supplémentaires il n'y en a que 1730 au Budget pour accueillir les 70.000 élèves supplémentaires dans l'enseignement secondaire ».
  • Time code départ
  • 00:09:29:07
  • Time code fin
  • 00:10:05:00
  • Durée 00:00:35:18
Visionner
Carton « point d'interrogation » -- Voix off : « Rien n'est joué. Au Sénat comme à l'Assemblée nationale, les élus communistes se battront. Déjà sur nos propositions nous avons obtenu l'augmentation de l'impôt sur les grandes fortunes, la suppression du prélèvement de 3 milliards sur les communes, et surtout l'annulation des scandaleux avantages fiscaux de l'emprunt Giscard. Mais l'emprunt Giscard demeure comme les trop nombreuses injustices sociales. Tous ceux qui luttent à Creusot-Loire, chez Renault comme à SKF-Ivry ou dans la Fonction publique le savent. Il n'y a pas de fatalité.

© 2024 Ciné-archives - All Rights Reserved
Design par PROIMAGO
Powered by diasite