1ER MAI 1948, CHEMIN DE LA LIBERTÉ
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- Réalisateur.ice.sMaurice THÉRY
- Année(s)1948 précisément
- Durée00:30:00
- ColorationNoir & Blanc
- FormatFilm 35 mm
- SonSonore
- CollectionCINÉ-FRANCE
L'histoire des Premier Mai, dans un contexte de luttes et de conflits. Après une première partie retraçant l'histoire du 1er mai de ses origines jusqu'aux combats de la Résistance et la Bataille de la Production, Premier Mai, Chemin de la Liberté évoque, sur un ton véhément, les grèves de 1947 et les conflits du premier semestre 1948.
Dans sa partie historique, le film évoque la misère et l'exploitation ouvrière (tisseurs et souffleurs de verre, taudis, travail des enfants dans les champs et les mines), les profits capitalistes (Le Creusot, la Bourse, les banques et les grands magasins), la répression (fusillade de Fourmies et pendus de Chicago...) et les premières luttes et conquêtes sociales (de la loi sur les accidents du travail aux congés payés, en passant à la journée de 8 heures).
La seconde partie se consacre à l'actualité sociale et politique et pourfend avec virulence la politique du gouvernement et la politique américaine, soumises aux intérêts des trusts et responsables de la hausse du chômage et de l'inflation. Le déraillement de la ligne Paris-Tourcoing à Arras le 3 décembre 1947 est présenté comme « une immonde provocation ». Le film s'en prend particulièrement au gouvernement et, plus encore au « sinistre Moch, au scissionniste Jouhaux » et au général de Gaulle qui « tente de dénaturer le 1er mai ». Dénonciation du plan Marshall, fauteur de chômage et d'inflation, et défense de l'industrie aéronautique et du cinéma français. Dans la foule manifestante présence d'une banderole SKF-Ivry.
De brèves séquences présentent le Premier Mai en Bulgarie, en Tchécoslovaquie et à Moscou où « La fête unitaire a pris son sens profond » (en présence de Staline), suivies d'images du 1er Mai 1946 à Paris, du Congrès des Syndicats de la Région parisienne le (3, 4 et 5 juin 1948) et du 1er Mai 1948 (présence, dans ce dernier cortège, de la délégation du Comité Central du P.C.F., du Mouvement Socialiste Unitaire et Démocratique et de femmes « mères et ménagères réclamant du pain pour tous »). Centré sur la classe ouvrière, ce film associe toutefois à la colère populaire les revendications des paysans et des petits commerçants (images de commerçants baissant leur rideau de fer).
Si la première partie de Premier Mai, Chemin de la Liberté est une évocation historique soignée -avec plusieurs raccourcis-, la seconde partie de ce film militant est fortement marquée par l'actualité politique et sociale et la guerre froide.
Générique : « Ciné France présente »
Production : Ciné-France
Musique originale : Jean Goudron
Lieux et monuments : Paris (Places de la République, de la Bastille et de La Nation, Hôtel de ville, place Vendôme, Grange aux Belles, gare SNCF de la Chapelle, usines de Renault Billancourt, quais de la Seine avec péniches, Assemblée nationale, usine SATAM, pelouses de Reuilly), Nord de la France (corons, chevalets), Fourmies (mairie, église), Moscou (Place Rouge), Valenciennes (manifestation de femmes et auto-blindées).
Personnalités : Karl Marx (photo), Jules Guesde (photo), Edouard Vaillant (photo), Christophe Thivrier (photo), préfet Louis Lépine (photo), Edouard Daladier, Benoît Frachon, Pierre Laval, Léon Blum, James F. Byrnes, Jules Moch, Maurice Schumann, Léon Jouhaux, Eugène Hénaff, Gaston Monmousseau, Maurice Thorez, Jacques Duclos, Joseph Staline, Charles De Gaulle...
Lieux, événements et personnes cités : Lyon 1831 et 1848 (révolte des Canuts), 1948, 1864 (fondation de la Première Internationale), congrès de 1876, 1884 (reconnaissance des syndicats), 1er Mai 1889, 1891 (grèves de Chicago et fusillade de Fourmies), 1895 (naissance de la CGT), 1898 (vote de la loi sur les accidents du travail), 1902 (fusion des Bourses du travail au sein de la CGT), grèves de 1906 et de 1919, 1934, 1936, accords de Munich, 1939, grèves des mineurs de 1941, Premiers Mai 1942, 1943, 1944, 1946 et 1948 (dont les images du rassemblement gaulliste organisé le premier mai 1948 à Bagatelle, déraillement de la ligne Paris Tourcoing à Arras le 3 décembre 1947, manifestation pour la défense du cinéma français du 4 janvier 1948
Extraits : La Révolte des Gueux, Grèves d'occupation.
Note : Il convient de noter la distorsion entre le calendrier qui égraine les 1er mai (1936, 1942 etc...) et les images qui ne portent qu'exceptionnellement sur le premier mai. Le premier mai devient un « esprit », « l'esprit premier mai », plus qu'une date.
Le film situe en 1891 les évènements de Chicago qui ont lieu en 1886. Il y a là un véritable enjeu : depuis 1906, la CGT avait fait prévaloir l'idée d'une origine américaine et strictement syndicale du premier mai, n'accordant qu'une importance limitée au congrès de Paris en 1889. Mais en 1948, ce film institue désormais le congrès de Paris comme origine du premier mai et fait des évènements de Chicago, mis sur le même plan que ceux de Fourmies, une conséquence.
Film disponible en DVD sous forme d'extrait dans le coffret <a href="https://www.cinearchives.org/Edition-DVD-Grands-Soirs-et-Beaux-Lendemains.-1945-1956_-le-cinema-militant-de-la-Liberation-et-de-la-Guerre-froide-827-6-0-0.html"><b>Grands soirs et beaux lendemains, 1945-1956 - Le cinéma militant de la Libération et de la Guerre froide</b></a>
Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images, BNF