"Dans un film essai passionnant, Théo Robichet expose dans leur complexité les méthodes pratiquées par les pays développés pour établir avec le tiers-monde des liens de dépendance alimentaire. Il montre, avec un sens didactique certain, les conséquences pour les peuples du Sud de la substitution des cultures vivrières traditionnelles par des cultures d'exportations. D'autre part, la déforestation intensive, la pêche industrielle et l'urbanisme côtier désordonné constituent autant de facteurs négatifs qui dérèglent l'écosystème, favorisent le pillage des pays pauvres et ruinent leurs ressources pour l'avenir. (...) Dans ces conditions, évoquer, comme on l'entend parfois, l'"aide humanitaire" de l'Occident comme solution aux problèmes alimentaires des pays pauvres relève du cynisme : selon René Dumont : "l'aide est un instrument de recolonisation économique du néo-colonialisme". Le film de Théo Robichet en est une excellent démonstration."

Critique du Monde Diplomatique d'Ignacio Ramonet, février 1980

Source : Ciné-Archives

«Mon propos en faisant ce film était de combattre tout d'abord une certaine idée diffusée par les médias occidentaux, à savoir que la famine dans les pays du Tiers Monde était le produit d'une fatalité : la sécheresse au Sahara. Sahara, les inondations dans le sous-continent indien, etc … En second lieu, je voulais montrer que l'aide aux pays occidentaux n'était en réalité qu'une façon de gagner encore plus d'argent ; en troisième lieu j'entendais démontrer que si il y a famine aussi aussi grave dans le Tiers Monde cela dérive d'une phénomène par lequel les pays nantis ont fait entrer les pay du Tiers Monde dans la voie de la culture d'exportation.
Mon objectif était d'analyser la relation qui existe entre les pays producteurs de matières premières agroalimentaire du Tiers Monde et les pays nantis, et d'essayer de démontrer à travers cela les mécanisme qui ont fait que les premiers pays se trouvent aujourd'hui en état de dépendance alimentaire vis à vis des seconds.
La structure du film repose sur deux éléments fondamentaux : des prises de vue sur le terrain et des interviews de personnalités, techniciens de l'agriculture, sociologues, historiens (Joseph Ki Zerbo de Haute Volta), économistes (Samir Amin) et hommes politiques tels Claude Cheysson, membre de la communauté européenne. L'agronome René Dumont Schun, secrétare d'Etat au ministère de l'Agriculture des États Unis etc.
En tant que réalisateur intéressé par le problème de la communication avec le plus grand nombre j'ai demandé à tous les spécialistes rencontrés d'être le moins technique et théorique que possible et, à chaque question posée, d'être concis et de se limiter à leur domaine seulement.»

Interview donné au quotidien algérien « El Moudjahid », octobre 1979.

Source : Ciné-Archives

Réalisation : Théo Robichet
Image : Jean Monsigny
Son : Olivier Schwob
Montage : Bernard Favre assisté de Fatiha Rahou
Mixage : Mohand-Ameziane Haddar
Production : Les Films Soleil O, R.T.A.(Radio Télévision Algérienne)
Producteur délégue : Bruno Muel

Matériel : copie 35 mm [Réduire]