Expression directe du 22 mars 1987

Cette émission passe en revue plusieurs sujets d'actualité : la journée internationale des femmes au Zénith tout d'abord, l'affaire des 9 de Renault Billancourt, les mesures Seguin pour la Sécurité Sociale, la prochaine tenue des États Généraux Étudiants, et les propositions de Gorbatchev pour le désarmement. Enfin, André Lajoinie présente l'alternative communiste.

* La Journée internationale de la femme
10 000 femmes de toute la France sont rassemblées au Zénith. A la tribune défilent des femmes du monde entier, comme Tyu Shuquin (Chine populaire), et Adélaïde Tambo (Afrique du Sud). Un court extrait de l'intervention de Gisèle Moreau est filmé, avant de laisser la place aux spectacles : Isabelle Aubret chantant Ferrat, puis un concert de Salif Keita.

* "Les neuf de Renault"
Cette affaire très médiatisée sera connue à partir du printemps 1987 sous le nom des "Dix de Billancourt" : la direction de Renault vient d'annoncer le limogeage et l'attaque en justice de syndicalistes qui ont manifesté leur opposition à un vaste plan de licenciement. Le PCF et la CGT se saisissent de cette affaire, à un moment où la régie enregistre des profits records, pour relancer le débat sur la désindustrialisation et les délocalisations d'entreprise. Le mot d'ordre "Produisons Français", employé par Georges Marchais en 1981, sera encore en 1988 un des slogans de campagne d'André Lajoinie.
Les "neuf" sont montrés enchaînés devant l'entrée de l'usine de Billancourt. L'un d'eux s'exprime : "La bataille qu'on mène à Renault, c'est une bataille nationale. (...) Aujourd'hui 1 voiture sur 3 est produite à l'étranger."

* La lutte contre le plan Séguin sur la Sécurité Sociale
La droite nouvellement revenue au pouvoir entreprend de revoir le régime de la Sécurité Sociale. Le commentaire égrène les réformes : "Suppression des 100% en cas d'arrêt de plus de trois mois, suppression des remboursements sur les médicaments à vignette bleue, dits "de confort", baisse des prestations. Le commentaire se fait menaçant : des millions de personnes sont touchées par cette réforme. Une retraitée s'inquiète : sa faible pension ne lui permettra pas de continuer à se soigner si la Sécurité Sociale ne rembourse plus. Tandis que la caméra s'attarde sur des vitrines d'assurances et complémentaires privées ("La Sécu ne suffit plus!" peut-on lire sur l'un d'elles), le docteur Daniel Grinberg explique que l'on s'achemine vers un modèle américain, où seuls les riches peuvent se soigner.
Le commentaire rappelle le souvenir d'Ambroise Croizat : "au sortir de la guerre, un ministre communiste avait su trouver l'argent pour créer la Sécurité Sociale". Aujourd'hui, la création de 100 000 emplois permettrait, via les cotisations, de résorber le déficit de la Sécurité Sociale, poursuit-il.

* Les Etats Généraux Etudiants
Quelques mois après leur victoire face au projet de loi Devaquet, les lycéesn et étudiants tiennent leurs états généraux. Ils réclament une université qui s'adapte aux besoins des jeunes ; ils dénoncent la loi de l'argent, les formations inadaptées et la sélection sociale.

* Campagne pour le désarmement
Mikhail Gorbatchev vient de proposer de mettre un terme à la présence de missiles SS20 et Pershing sur le sol européen. Le commentaire fustige le président Mitterrand et son nouveau Premier Ministre Jacques Chirac, qui font la sourde oreille et poursuivent les essais nucléaires. Plan sur une affiche éditée par le PCF : "Désarmement!"

André Lajoinie s'exprime pour finir, depuis le toit du siège du PCF. Il reprend l'ensemble des sujets évoqués dans le reportage. Il n'y a pas de fatalité, dit-il, et le PCF veut être le moteur d'un rassemblement populaire.


Mots clés : Sécurité Sociale, Assurance maladie, remboursements, Philippe Seguin, licenciement, délocalisation, "Produisons français", "Une autre politique est possible", loi Devaquet, manifestations étudiantes

L'émission « Expression Directe » est une case de programmation réservée à l'expression des partis politiques français sur les chaînes de la télévision publique. Chaque parti dispose de moyens et d'un budget attribués par l'Etat pour la préparation de ces émissions dont la réalisation lui appartient en propre. A l'origine, elles duraient en moyenne un quart d'heure et étaient diffusées aux heures de grande écoute.

Lieux de consultation : Ciné-Archives, BNF [Réduire]