Film commandé par le Conseil Général de Seine Saint-Denis.

Le film est composé d'une multitude d'interviews et micro-trottoirs réalisés dans plusieurs villes de Seine Saint-Denis : Aubervilliers, Noisy-le-Sec, Sevran, le Raincy. Sont aussi évoquées les villes de Montreuil, le Blanc-Mesnil, la Courneuve et Gagny. Les personnes interrogées sont de jeunes parents, des adolescents et des professionnels de l'éducation (directeurs d'école, médecin...). Tous témoignent de la carence d'équipements éducatifs pour les enfants et adolescents en Seine-Saint-Denis, sur un ton très pessimiste. Beaucoup de parents dont c'est le premier enfant disent qu'il n'y en aura peut-être pas un deuxième, vu la difficulté d'élever un enfant dans ces conditions.

Parmi les thèmes abordés :
- le manque dramatique de places en crèche.
- les efforts de certaines municipalités : une jeune femme explique qu'elle est très satisfaite des équipements éducatifs d'Aubervilliers, qui la poussent à rester dans cette ville plutôt qu'à Paris.
- le problème du sur-effectif dans les classes : 34 enfants en moyenne en CM1-CM2.
- le manque d'instituteurs : une mère très mécontente lie l'échec scolaire de ses enfants au changement incessant de maîtres, et à leur non-remplacement en cours d'année. Les élèves en difficulté sont laissés de côté.
- un directeur d'école explique qu'il voudrait avoir un renforcement de son équipe pédagogique, avec notamment un psychologue, mais que l'inspection lui refuse, arguant du manque de moyens.
- une jeune veuve, mère de trois enfants, travaille à plein-temps et explique le casse-tête quotidien. Elle peut compter sur sa mère et sur le centre de loisirs (qu'elle appelle patronage), mais s'inquiète des plus grands, qui ont dépassé l'âge d'aller à la crèche.
- le travail le dimanche qui complique encore plus la garde des enfants
- les jeunes suivant des formations professionnelles et qui sont pris en tant que stagiaires, ce qui permet à leur patron de ne pas les payer
- une directrice de collège de Sevran (quartier des Beaudottes) évoque "les problèmes de prostitution chez les filles, dans les caves des HLM et dans les coins sombres de l'établissement."...
- le manque d'établissements entraîne des situations dramatiques : une jeune fille doit faire 1h30 de transport pour aller au collège, puisque celui de son quartier est plein et ne veut pas l'accueillir. Des lycéens du lycée Albert-Schweitzer du Raincy expliquent que leur établissement, de très bonne réputation, a connu une véritable explosion de sa population cette année lorsque le lycée a dû accueillir de nombreux élèves qui n'avaient pas trouvé de place dans les autres établissements. Les classes tournent à 37 élèves.
- contraste final entre des lycéens s'estimant très contents des équipements sportifs de leur lycée, et d'autres, en formation professionnelle, qui sont totalement défaitistes. Des adolescents en formation télécom expliquent que l'an passé, un seul élève a eu son diplôme, sur une classe de 23. Ils ne voient pas pourquoi eux feraient mieux. Un autre va s'engager dans l'armée dès que possible. Un autre vit de petits boulots après avoir arrêté en 4ème.
- Une mère craint pour l'avenir de ses enfants, qui ont visiblement assimilé son discours pessimiste et le reprennent à leur compte.


Lieux de consultation : Ciné-Archives, BNF [Réduire]