Le meeting, salle de la mutualité, organisé par le P.C.F., en hommage à la mémoire de Lénine et en commémoration du 26ème anniversaire de sa mort, le 20 janvier 1950.

Jacques Duclos rappelle d'abord les mérites de Lénine dans la construction d'un « Parti de type nouveau capable de conduire la classe ouvrière à la victoire » ; il cite également le dirigeant soviétique : « Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire », citation reprise sur une banderole accrochée dans la salle de la Mutualité. Il associe à son hommage la mémoire de Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg (« Sans doute a t-on pu noter des inconséquences de leur comportement (...) mais Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg combattirent le social-chauvinisme »). Après cette évocation historique, Jacques Duclos dresse un bilan de la situation internationale, en centrant toute son intervention sur le thème de la paix et de l'anti-impérialisme (« Dans le monde actuel divisé en deux camps, le camp impérialiste et le camp anti-impérialiste, les préparatifs de guerre se précisent chaque jour davantage et requièrent de notre part une action sans cesse accrue pour la défense de la paix » ). Le dirigeant communiste affirme également que les Français « ne veulent pas être les alliés des assassins d'Oradour-sur-glane contre les héros des Stalingrad », et, reprenant la citation de Maurice Thorez, il proclame : « Non, nous ne ferons pas, nous ne ferons jamais la guerre à notre alliée l'Union Soviétique »...Il poursuit : « la grande cause de la paix est bien défendue par les dockers qui refusent de charger le matériel de guerre à destination du Vietnam, par les marins de Marseille qui retardent le débarquement de troupes, par les ouvriers qui refusent de fabriquer le matériel de guerre, par les cheminots qui refusent de le transporter » et, enfin, par « les femmes et par les mères qui crient leur indignation de voir leurs fils sacrifiés à des intérêts qui n'ont rien de commun avec les intérêts de la France ». Après avoir cité Karl Marx (« Prolétaires de tous pays, unissez vous », un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être libre »), il rappelle « le principe fondamental » développé par Lénine et Staline prônant une « politique d'alliance entre les prolétaires des pays capitalistes et des peuples opprimés » : « Fidèles à ces principes, nous communistes, nous proclamons le droit pour le peuple du Vietnam d'être libre et indépendant ». Le combat de la paix doit être mené « sous le drapeau de Lénine, en nous efforçant d'être Staliniens ». Les plans d'une jeune femme indochinoise et d'une jeune femme noire ponctuent le discours du dirigeant communiste, plusieurs fois interrompu par les applaudissements de la foule debout. Hommage à Lénine s'achève au son de l'Internationale (chantée par toute l'assistance).

Hommage à Lénine montre l'attachement du PCF à l'URSS de Lénine et de Staline, et permet également de cerner politiquement les combats que le Parti communiste mena à cette époque (luttes pour la paix et pour l'indépendance des pays coloniaux).

Générique : «Le Parti Communiste Français présente Hommage à Lénine. Le peuple de Paris réuni le 20 janvier 1950 à la Mutualité a célébré le 26° anniversaire de la mort de Lénine . Nous vous présentons le reportage de cette mémorable manifestation ainsi que des extraits du discours prononcé par Jacques Duclos, Secrétaire du Parti Communiste Français . Reportage réalisé par un groupe de techniciens communistes».
Lieu : Paris (salle de la Mutualité)
Intervenant : Jacques Duclos
Personnalités (tribune) : Marcel Cachin, Maurice Thorez, Gaston Monmousseau, Jeannette Vermeersch...
Banderole : Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire « LENINE » (sous le décor d'un portrait de Lénine-1870-1924).


Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, BNF, Forum des images [Réduire]