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  • Med Hondo
    Né en 1936 en Mauritanie, descendant d'une famille d'esclaves affranchis, Med Hondo arrive à Marseille en 1958. Là commence une vie de petits boulots, une prise de conscience politique et le développement d'une passion pour l'art dramatique et le cinéma. Après avoir réalisé deux courts-métrages, il entreprend le tournage de « Soleil Ô » (1969), film au budget dérisoire tourné durant les week-ends. Malgré ces contraintes techniques, ce premier long-métrage démontre la maîtrise cinématographique du réalisateur et une réflexion forte sur la désillusion d'un immigrant africain arrivant sur le sol français. À l'enchantement des premiers instants fait place l'amertume face à un racisme ordinaire et à la peur croissante d'une « invasion noire ».

    Ce film préfigure déjà les thématiques de l'oeuvre de Med Hondo. Un cinéma, pourtant encore méconnu en France, qui questionne et met à mal les rapports entre les peuples Africains et leurs anciens colonisateurs. « West Indies ou les nègres marrons de la liberté » (1979) illustre parfaitement cette problématique au travers d'une comédie musicale sur la traite des esclaves et sur l'asservissement des populations antillaises à la culture européenne.

    C'est aussi l'émancipation des peuples d'Afrique qui se trouve au coeur du cinéma de Med Hondo. « Polisario : un peuple en armes » (1978) et « Nous aurons toute la mort pour dormir » (1977) documentent la lutte armée du Front Polisario pour l'indépendance du Sahara Occidental. Dans « Sarraounia » (1987), Med Hondo évoque la vie de la reine africaine du même nom ayant résisté avec son peuple face aux massacres perpétrés par les colonisateurs de la sanglante mission Voulet-Chanoine à la fin du XIXe siècle.

    Depuis le dépôt de sa filmographie et de ses archives en 2015, Ciné-Archives gère les droits de diffusion de ses films et oeuvre à leur conservation et à leur valorisation. En 2017, son premier film « Soleil Ô » a été restauré par la World Film Foundation de Martin Scorsese, au laboratoire l'Immagine Ritrovata à Bologne ouvrant la voie à une redécouverte de ce cinéaste profondément imprégné d'une culture marxiste.
    Hondo Med