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MEETING À MARSEILLE POUR LES ÉLECTIONS EUROPÉENNES (15/05/1979)
    • Genre
    • Documentaire
    • Année
    • 1979
    • Coloration
    • Noir & Blanc
    • Son
    • Sonore
    • Durée
    • 01:44:00
    • Réalisateur
    • COLLECTIF UNICITÉ
    • Format original
    • Film 16 mm
  • Quelques plans sur l'audience dans les gradins. Les intervenants du meeting arrivent et montent à la tribune. Il y a parmi eux Georges Marchais et Enrico Berlinguer. Tous se mettent debout et écoutent l'hymne national italien puis l'hymne national français.

    Guy Hermier vient prendre la parole au pupitre. Il présente la manifestation et accueille officiellement les secrétaires généraux des partis communistes français et italien, Georges Marchais et Enrico Berlinguer. Il souligne la « présence massive » des militants, estimée à près de 40000 personnes. De ce fait, le meeting a une envergure nationale. Il sera suivi d'un autre meeting franco-italien à Turin le lundi suivant. « Ce rassemblement est d'abord celui de la solidarité. Entre nos deux partis, nos deux peuples existent en effet des liens étroits d'amitié ». Hermier rappelle une longue tradition de lutte commune entre PCF et PCI, notamment contre le fascisme. Il évoque les nombreux émigrés italiens présents dans la région de Marseille, où, plus qu'ailleurs, la « communauté de civilisation » entre la France et l'Italie se fait sentir. Hermier insiste ensuite sur l'actualité de l'Eurocommunisme ; c'est la voie que PCF et PCI entendent suivre. Il annonce la tenue d'élections législatives en Italie une semaine avant les Européennes et souhaite « un grand, un très grand succès au PCI ».C'est avant tout la solidarité entre PCI et PCF qui est mise en avant ; cependant Hermier rappelle que les idées des deux partis ne sont pas similaires sur toutes les questions. Elles le sont cependant en ce qui concerne le combat pour une Europe des travailleurs, une Europe de la démocratie, une Europe de la paix. Hermier appelle au vote pour les Européennes du 10 juin et donne la parole à Berlinguer.

    Enrico Berlinguer s'exprime en français. Il remercie Marseille pour son accueil qu'il prend comme un témoignage de l'amitié entre deux partis, entre deux peuples. Il rappelle que de nombreux émigrés italiens fuyant la fascisme se sont installés dans le Sud de la France et qu'il y a eu beaucoup de communistes italiens dans la résistance française. Berlinguer poursuit par une brève allocution en italien pour s'adresser, dans leur langue aux Italiens présents. Ils les appellent à voter pour les élections législatives italiennes et pour les élections européennes. Reprenant la parole en français, Berlinguer se lance dans un exposé de la situation politique italienne afin de préciser les enjeux des élections législatives. Celles-ci sont des élections anticipées décidées par la Démocratie chrétienne. Pour Berlinguer la seule solution pour mettre un terme à l'instabilité politique italienne est la participation des communistes au gouvernement. C'est l'unique moyen pour avoir « un gouvernement qui gouverne ». Mais le PCI doit faire face à nombreux opposants, au premier rang desquels la DC, qui refuse la participation gouvernementale du PCI. Il critique la tentative de faire renaître un Centre Gauche par une alliance DC-PS ; il faut, en revanche, développer une union PCI-PS, « noyau d'une plus ample union nationale ». La DC est attaquée pour ses multiples actions anti-démocratiques qui visent à diminuer les communistes. Berlinguer met en avant une tendance conservatrice au sein de la DC. Celle-ci est radicalement opposée à la présence du PCI dans le gouvernement ; elle passe en cela à côté des solutions pour sortir l'Italie de l'impasse. Berlinguer revient ensuite sur la gravité de la situation italienne : problèmes économiques, chômage, injustice sociale, « mais encore et surtout » le terrorisme, la violence politique, la criminalité. L'approche des élections conduit à une recrudescence du terrorisme qui fait le jeu des conservateurs italiens. Les groupes terroristes qui se réclament du communistes font du tort au PCI qui affirme sa différence : le PCI est « un Parti de construction et pas de destruction », un parti démocratique, « un parti dont les idéaux sont de vie et pas de mort ». Dans ces conditions, les législatives ont un enjeu particulièrement fort pour l'avenir de la démocratie en Italie. Pour contre carrer la DC, les votes communistes doivent être le plus nombreux possible pour donner afin de donner au PCI la légitimité nécessaire pour animer le gouvernement. Berlinguer termine son allocution sur les Européennes et leur importance. La fin du discours est coupée.

    Georges Marchais à la tribune est copieusement applaudi. Il remercie Berlinguer pour sa présence et lui souhaite la bienvenue. À son tour, il met l'accent sur la longue tradition d'amitié et de solidarité entre les deux partis communistes et entre les deux pays. Marchais concentre son discours sur les élections européennes. Il y a pour lui « une volonté commune » du PCF et du PCI de « faire de cette élection un moyen de la lutte pour une profonde transformation démocratique de la Communauté Européenne ». Il évoque la déclaration commune du PCF et du PCI du 15 décembre 1978 qui va dans ce sens. Marchais fait un bref historique de la coopération PCF-PCI à propos de la question européenne tout en rappelant que les deux partis restent indépendants. Marchais se lance ensuite dans une évocation de l'amitié et de la solidarité qui courre de la Révolution de 1789 à la période actuelle où les communistes sont « à l'avant-garde » pour « resserrer ces liens d'amitié et de solidarité ». Marchais montre que les problèmes sont les mêmes en Italie et en France : dans les deux pays, c'est la Crise avec toutes les conséquences sociales qu'elle engendre. La solution envisagée est la même pour le PCF et pour le PCI : il faut mettre la démocratie au centre des voies vers la socialisme. Cette convergence de vues, c'est l'Eurocommunisme. Celle-ci existe entre PCF et PCI mais plus largement entre les partis communistes européens. Dans cette démarche, des leçons doivent être tirées quant aux expériences des pays socialistes. Le grand point commun entre PCI et PCF est donc de faire de la démocratie la force de changement. Marchais expose enfin les quatre objectifs majeurs de la politique extérieure du PCF de façon assez détaillée : la lutte pour l'indépendance des nations ; la lutte pour la paix, la coexistence pacifique ; la mise en place d'un nouvel ordre international fondé sur la coopération des peuples tout en affirmant leur indépendance ; « Une Europe démocratique, une Europe de progrès économique et social, ouverte sur le monde, indépendante et pacifique ». Marchais rappelle qu'il existe certaines différences dans la politique européenne du PCF et celle du PCI. Ce sont cependant les points communs qui sont mis en avant : les deux partis s'affirment pour une Europe du progrès social, de la démocratie, de la coopération. Après avoir rappelé que les Forces de la Réaction s'opposent aux PCF et au PCI, Marchais insiste une dernière fois sur l'union entre PCF et PCI et la nécessité d'un vote en leur faveur aux Européennes. « Il ne saurait y avoir de changements réels ni dans nos pays ni en Europe sans les communistes ». Après que Marchais ait quitté le pupitre, des enfants apportent des bouquets de fleurs.
    Guy Hermier reprend la parole pour annoncer une collecte en faveur des sidérurgistes. Il appelle encore au vote communiste.
    Tous les participants se tiennent debout pour l'Internationale. Ils quittent ensuite le pupitre.

    PCF et PCI sont après la Seconde Guerre Mondiale les deux partis communistes les plus importants d'Europe de l'Ouest. Dans les années 1950 et 1960, leurs stratégies politiques divergent souvent, notamment sur la question du positionnement par rapport à l'URSS. Si le PCF est dans l'ensemble plus aligné sur Moscou, le PCI affirme assez tôt une certaine indépendance. Au milieu des années 1970, un rapprochement s'opère autour de la notion « d'Eurocommunisme ». De nombreuses rencontres ont lieu entre PCF, PCI et les autres partis communistes d'Europe de l'Ouest pour affirmer la spécificité européenne, par rapport à l'URSS, d'une voie vers le communiste. Cependant, après 1978, un processus de prise de distance s'amorce à nouveau entre PCF et PCI. Pour les élections Européennes de 1979, une partie de la campagne est commune ; l'unité y est affirmée, bien que sur la question de la CEE PCF et PCI soient loin d'être en accord total. Non monté, ce film est un document brut. Il rend compte, in extenso, des interventions du meeting PCF/PCI tenu à Marseille. On peut noter l'insistance dans le propos sur la solidarité entre les deux partis ; plus que les différences, il faut mettre en avant les similitudes. Ce qui compte, c'est de faire passer le message de l'unité. Pourtant les positions du PCF et du PCI sur l'Europe sont bien différentes ; quelques allusions sont faites aux divergences, mais celles-ci sont vite évacuées... Enrico Berlinguer fait quasiment toute son intervention en français ; à la veille d'élections législatives en Italie, il se concentre surtout sur la situation de l'Italie.

    Production : Unicité
    Lieu : Marseille, Belle de Mai
    Personnalités : Guy Hermier, Georges Marchais, Enrico Berlinguer
    Événement : Élections européennes

    MOTS CLÉ :
    France, Marseille
    Election, Européennes, CEE, Union Européenne, campagne électorale
    Georges Marchais, Enrico Berlinguer, Guy Hermier
    Secrétaire général
    PCF, PCI, Eurocommunisme
    Meeting, rassemblement, discours


    Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis
  • Campagne électorale - Discours - Europe - Italie - Marchais Georges - Marseille (13) - Meeting - Élection
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