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ciné-archives fonds audiovisuel du pcf mouvement ouvrier et démocratique

Catalogue d'exploitation

Version Impression
MANIFESTATION SYNDICALE DU 19 NOVEMBRE 1974
    • Genre
    • Documentaire
    • Année
    • 1974
    • Coloration
    • Couleur
    • Son
    • Sonore
    • Durée
    • 00:31:00
    • Réalisateur
    • Pierre KORBER
    • Format original
    • Film super 8
  • En mai 1974, Valéry Giscard d'Estaing est élu de justesse à la présidence de la République, après un second tour très serré contre le candidat de l'union de la gauche François Mitterrand. Les premiers mois de son septennat sont marqués par les plus grandes grèves connues par le pays depuis mai 68.

    Le mouvement débute en octobre chez les postiers parisiens, qui se mobilisent contre les mauvaises conditions de travail et les faibles salaires, sur fond de rumeurs d'un grand plan de privatisations. Très vite, la mobilisation progresse ; certains centres de tri comptabilisent plus de 90% de grévistes. Les travailleurs des hôpitaux et les éboueurs rejoignent le mouvement, paralysant ainsi le pays, à tel point que le ministre de l'intérieur Michel Poniatowski fait appel à l'armée pour briser la grève.

    La plus grande grève de l'histoire des PTT se solde néanmoins par un échec. La reprise du travail est effective début décembre 1974, sans avoir obtenu gain de cause. Sans pour autant être une victoire éclatante pour le pouvoir, cet épisode donne l'occasion à Giscard d'Estaing et à ses ministres Jacques Chirac, Michel Poniatowski et Pierre Lelong de se forger une réputation d'intransigeance, et annonce le long reflux du mouvement social à venir.

    Ce film amateur de belle facture, réalisé par un syndiqué CFDT alors proche de la Ligue communiste, retrace les différentes étapes du mouvement à Paris, et son point culminant, la manifestation du 19 novembre 1974 à Paris. Georges Séguy et Henri Krasucki pour la CGT et Edmond Maire pour la CFDT défilent côte à côte en tête de cortège. Force Ouvrière (FO) ne participe pas à cette manifestation. André Bergeron, son secrétaire général, est hué dans le cortège. L'auteur du film s'interroge sur les causes de l'échec et pointe, outre le manque de réactivité de la CGT et de la CFDT, la trahison de Force Ouvrière, qui quitte le mouvement en lui reprochant d'être trop "politique".

    Pierre Korber, réalisateur du film, est alors membre de la commission exécutive du syndicat BETOR CFDT (Bureau d'Etudes, Organisation et Publicité) et délégué syndical de GSI (entreprise de services informatique). Le film est réalisé comme un supplément au journal syndical Betor Action. Le syndicat BETOR, à cette époque, est considéré par la CFDT comme étant dirigé par les "gauchistes" maoïstes, anarchistes et trotskystes soixante-huitards. les mêmes courants traversaient les syndicats des banques et Hacuitex. (note de Pierre Korber)

    Réalisation et commentaire : Pierre Korber
    Prise de son : Francis Ronsin
    Commentaire dit par Viviane et Pierre Korber
    Lieux : Paris, rue Mouffetard, boulevard Brune
    Musique : L'Internationale, La Carmagnole, L'Appel du Komintern, La jeune garde, Le front des travailleurs, What shall we do for the striking seamen


    Parmi les slogans et banderoles :
    "19 novembre, tous dans l'action"
    "Cette journée met le gouvernement devant ses responsabilités"
    " Service du public, maintien des emplois, même combat!"
    "A bas l'armée briseuse de grève"
    "les travailleurs immigrés unis dans la lutte"


    Lieu de consultation : Ciné-Archives
  • tc intc outduréedescriptionmots clés
    00:00:00:0000:00:47:0000:00:47:00Banc-titre sur un tract édité conjointement par la CGT et la CFDT : "19 novembre tous dans l'action" 
    00:00:47:0100:01:36:0000:00:48:24Un aperçu de la manifestation du 19 novembre. En tête de cortège, des grands drapeaux rouges estampillés CFDT et des pancartes CFDT CGT. On aperçoit des banderoles représentant Paris Brune (un des principaux centres de tri impliqués dans le mouvement), les éboueurs, les services sociaux et de santé, des hôpitaux, des communaux... 
    00:01:36:0100:04:17:0000:02:40:24En voix off, résumé des revendications des postiers (augmentations de salaire, meilleures conditions de travail, titularisation des auxiliaires, embauches...). Le service postal est paralysé. Vues sur des centres de tri, notamment celui de Paris Brune ; pancartes, camionnettes jaunes et tracts. 
    00:04:17:0100:05:50:0000:01:32:24La trahison de Force ouvrière - "Les bureaucrates de Force Ouvrière" accusent la CGT et la CFDT de politiser le mouvement syndical, et font le jeu de la réaction. Plans sur des coupures de presse entourées au crayon ou encore sur la une du journal d'extrême-droite Minute, qui titre « Les grèves : assez ! ». Conclusion de cette séquence en voix off : « Eh oui Giscard, si faire de la politique c'est lutter contre l'Etat patron, alors oui nous faisons de la politique (...) Oui, Giscard-Bergeron, nous faisons de la politique !" (cette dernière phrase assimilant le secrétaire de FO au pouvoir). Plans sur des grévistes tenant les piquets de grève, ou préparant la nourriture. 
    00:05:50:0100:08:23:0000:02:32:24La répression du mouvement des postiers ; la lenteur de réaction des centrales sundicales. 
    00:08:23:0100:11:30:0000:03:06:24Début de la grève des éboueurs. Images tournées de nuit, montrant les difficiles conditions de travail des "boueux". Le pouvoir fait intervenir l'armée pour ramasser les ordures dans Paris – Slogan : "A bas l'armée briseuse de grève". Série de dessins humoristiques de Siné imaginant ce qu'on pourrait faire faire à l'armée, en plus du ramassage des ordures. Images des monceaux d'ordures dans les rues de Paris. Le commentaire explique l'importance de s'adresser aux soldats, notamment aux conscrits, pour qu'ils ne deviennent pas des briseurs de grève. 
    00:11:30:0100:13:03:0000:01:32:24La grève du personnel des hôpitaux ; 15 hôpitaux parisiens sont en grève. Vues de l'hôpital Broussais la Charité. 
    00:13:03:0100:14:30:0000:01:26:24La manifestation du 19 novembre 1974. Drapeaux rouges et nombreuses banderoles.  
    00:14:30:0100:14:52:0000:00:21:24Georges Séguy et Edmond Maire côte à côte dans le cortège ; on aperçoit également Henri Krasucki. 
    00:14:52:0100:22:43:0000:07:50:24Vues du cortège ; banderoles, fanfares, quelques drapeaux noirs au milieu des drapeaux rouges ; un drapeau républicain espagnol : effigies de Giscard en papier mâché. Différentes catégories de travailleurs sont représentés sur les pancartes : immigrés et intérimaires notamment. 
    00:22:43:0100:25:34:0000:02:50:24Avec le syndicat Betor ; banderole A bas l'armée briseuse de grève.  
    00:25:34:0100:27:28:0000:01:53:24Le bilan. Le lendemain de la manifestation, l'Humanité titre : "ils étaient des millions hier". Après deux mois de mobilisation, le film s'interroge sur l'échec du mouvement : manque de coordination entre les différents mouvements, refus des syndicats d'assumer pleinement la dimension politique de la grève générale.... à un moment où les licenciements progressent (coupures de presse sur des plans massifs à Citroën). 
    00:27:28:0100:30:21:0000:02:52:24Quelques citations de Marx au son de l'Appel du Komintern en guise de conclusion : Les prolétaires n'ont rien à perdre que leurs chaines ; ils ont un monde à gagner ; Prolétaires de tous les pays unissez-vous. Dernier plan sur la manifestation, avec drapeau rouge et poing levé. 
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