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DES INTELLECTUELS TÉMOIGNENT A LA MUTUALITÉ POUR LE PRÉSENT ET POUR L'AVENIR
    • Genre
    • Emission de télévision
    • Année
    • 1985
    • Coloration
    • Couleur
    • Son
    • Sonore
    • Durée
    • 00:41:00
    • Réalisateur
    • Raoul SANGLA
    • Format original
    • BVU
  • En novembre 1985, quelques mois avant les élections régionales et législatives, des intellectuels et des artistes communistes sont invités à s’exprimer sur leur situation.
    C'est d'abord le philosophe Henri Lefebvre qui prend la parole à propos de la « bipolarisation » de la vie politique en France. C'est pour lui « un grave danger » : si le système politique s'organisait autour d'une seule gauche et d'une seule droite, le PCF disparaîtrait. Dès lors, le débat politique s'appauvrirait et la classe ouvrière ne serait plus représentée.
    Mireille Rivat, comédienne et chanteuse, apparaît chantant en s'accompagnant au piano. Elle gagne sa vie grâce à des cours de préparation vocale dispensés à des comédiens et critique l'uniformisation de la création musicale. C'est ensuite Vincent Labeyrie, chercheur en écologie, qui évoque l'an 2000. Selon lui, la fin de siècle est caractérisée à la fois par des avancées scientifiques considérables et par l'aggravation de certains problèmes, liés à la course aux armements.
    Danièle Mantel, technicienne en recherche, travaille pour le laboratoire pharmaceutique Roussel Uclaf. A la sortie de l'établissement où elle teste des molécules, elle pointe les dysfonctionnements et affirme son engagement communiste.
    Vient ensuite le témoignage du cinéaste Gérard Klein. Il alerte sur la « situation dramatique » du cinéma français : du fait de la concurrence de la télévision et de la poussée audiovisuelle américaine, le cinéma français serait promis à une mort certaine. Il s'insurge contre l'américanisation de la culture en France. Robert Escarpit, écrivain, plaide pour le pluralisme régional. Il défend également les pays socialistes et déplore qu'on ne s'inspire pas plus de leurs points positifs.
    S'ensuit l'intervention de Nicole Dreyfus, assise à son bureau. Avocate du FLN et des ouvriers de Renault, communiste, elle a fait un « choix de combat » dans son exercice professionnel. Elle revient sur les réformes engagées par les socialistes dans le domaine de la justice : elle salue les avancées mais le système reste fondé, comme auparavant, sur la répression. Candidate aux élections législatives, elle veut lutter pour un « socialisme à la française ».
    Sur le parvis du centre Georges Pompidou, le musicien Bernard Lubat présente un instrument qu'il a inventé : le « mélodica à tuyaux ». Candidat sur une liste apparentée communiste pour les régionales, il intervient à propos de la musique.
    C'est ensuite Pierre Santini, comédien et metteur en scène, qui s’exprime. Assis à la table d'un café, il relate son expérience de directeur du Théâtre des Boucles à Champigny. Dans un contexte de crise économique, il lui paraît difficile d'attirer le public.
    Martine Bufard, institutrice dans le 20e arrondissement de Paris, évoque son métier dans une cour d'école. Elle insiste sur les conditions difficiles dans lesquelles vivent la plupart de ses élèves. Communiste, elle s'engage dans la vie associative locale.
    Raoul Sangla, réalisateur, donne son opinion sur l'audiovisuel devant un mur de télévisions. Selon lui, la télévision est « empêchée » : il dénonce une uniformisation des programmes, une course à l'audience pour générer des profits publicitaires. Face à cette dégradation de la télévision, il demande une « télévision qui se mêle de ceux qui la regardent ».
    Enfin, c'est le chanteur Jean Ferrat qui met en lumière les difficultés des artistes-interprètes pour accéder à la production et à la diffusion. Il réclame un quota de diffusion de chanson française.
    Après le générique, Guy Hermier fait le bilan des interventions. Il met en avant la désillusion engendrée par la politique menée par le PS et appelle au rassemblement autour du PCF pour des élections qui constituent « un vote décisif ».

    Trois ans après l'élection de François Mitterrand, les ministres communistes quittent le gouvernement en juillet 1984 : le PCF redevient dès lors un parti d'opposition. Sortant de la majorité parlementaire de gauche, le PCF adopte une ligne extrêmement critique à l'encontre du Parti socialiste. Dans ce contexte, les élections prévues en mars 1986 doivent permettre au PCF de regagner de l'influence. Malgré une campagne active, les résultats des législatives sont décevants : le PCF ne remporte que 9,6% des suffrages. Ces élections, remportées par la droite, conduisent à la mise en place de la première cohabitation de la Ve République : un premier ministre de droite, Jacques Chirac, gouverne avec un président de gauche, François Mitterrand.
    Au tournant des années 1980, le PCF est donc très nettement en perte de vitesse. Ses mauvais scores électoraux suscitent le développement d'une contestation en interne : un courant de rénovateurs, mené par Pierre Juquin, finit par quitter le PCF au printemps 1987.

    Dans Des intellectuels témoignent pour le présent et pour l'avenir, l'accent est mis sur les artistes et les intellectuels. Depuis l'Après-guerre, le PCF constitue un véritable pôle d'attraction pour eux. Après un moment de désaffection au milieu des années 1950, les années 1970 ont vu un nouvel afflux d'intellectuels et d'artistes au PCF. Cependant, à compter des années 1980, l'influence du PCF s'étiole de nouveau dans le champ culturel.

    Ce film est réalisé à l’initiative du PCF. Pour ce faire, les connections communistes dans l’audiovisuel sont utilisées. COL.IMA.SON est une société de production qui a été créée à Marseille à la fin des années 1970 par Jean-Pierre Riffet et Jean-Pierre Cottet, tous deux communistes à l'époque. Si COL.IMA.SON n'est pas une société satellite du PCF, elle défend un certain engagement social. En outre, Raoul Sangla (né en 1930) est un réalisateur qui est entré au PCF en 1968. Dès les années 1960, il travaille pour la télévision, où il s'emploie à proposer des émissions novatrices, tout en restant très actif sur un plan militant.

    Lieux : Paris, Centre Georges Pompidou,
    Personnalités : Jean Ferrat, Henri Lefebvre, Bernard Lubat, Raoul Sangla, Pierre Santini, Robert Escarpit, Roland Leroy

    Réalisation : Raoul Sangla
    Production : COL.IMA.SON
    Directeur de production : Dominique Dreyer
    Electricité : Gérard Deuzeuzes
    Assistante réalisation : Gwenaëlle Cabel
    Montage : Véronique Holley
    Son : Didier Codoul
    Image : Daniel Brosset
    Journaliste : Jacques Andros

    Mots clés
    Centre Georges Pompidou, Jean Ferrat, Henri Lefebvre, Bernard Lubat, Raoul Sangla
    culture, éducation, intellectuel, créateur, artiste, chanteur, comédien, metteur en scène, réalisateur, chercheur, enseignant, musicien, écrivain
    théâtre, cinéma, télévision, chanson, musique
    élections régionales, élections législatives


    Lieux de consultation : Ciné-Archives, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, BNF, Forum des images
  • Ferrat Jean