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      • Hommage

      • Brigitte Dornès est partie cet été

          • Monteuse et cofondatrice du collectif Dynadia en juin 1968, elle a été une des figures importantes de cette aventure de cinéma militant.
          • Brigitte Dornès est partie à son tour durant l'été 2013, près d'un an après Pere Fages qui avait partagé sa vie depuis son entrée en Catalogne, où ils vivaient tous deux (voir les beaux billets sur le blog Jean-Jacques Birgé).

            Nous n'avons pas le témoignage direct de Brigitte Dornès, hélas, mais de certains de ses proches au temps haletant du collectif Dynadia puis de la société Unicité. Elle a été au coeur de cette aventure de cinéma militant :

            Unicité a été créé en 1971 après Dynadia, fondé dans l'été 68 par les membres du collectif de Diffusion des Etats généraux du cinéma. Une poignée de jeunes gens, communistes et sympathisants (dont Jacques Bidou, Ragnar van Leyden, Miroslav Sebestik, Robert Bozzi, Huguette Ferreux…) créent alors, en l'espace de quelques jours, un réseau de diffusion de films dans les usines occupées de la région parisienne. Brigitte y participe avec toute son énergie, avec sa légendaire deux chevaux, en particulier dans l'ensemble des usines Citroën. De cette expérience, ils tirent le constat que la France de mai-juin 68 manque cruellement de films politiques et d'intervention. Dynadia se propose donc de filmer pour le PCF et ses alliés, tout en incitant "le Parti" a se doter d'une vraie structure de production et de diffusion pour défendre sa politique au plan audiovisuel. Le début d'une histoire…

            A cette époque, Brigitte Dornès est monteuse à la télévision (Cinq colonnes à la Une, JT…), elle sera aussi l'une des principales monteuses des films de Dynadia puis d'Unicité, au générique desquels elle apparaît régulièrement.
            Son histoire avec Dynadia prend un tour nouveau à l'été 1970 lorsqu'à la demande de Jacques Bidou, contacté par Pere Fages, elle franchit les Pyrénées, avec une table de montage 16mm en pièces détachées (une Atlas lourde à souhait). Cet outil reconstitué lui permet de réaliser le montage clandestin des films anti-franquistes qui sont ensuite expédiés à Dynadia, puis à Unicité pour la post-production.
            C'est à cette occasion qu'elle rencontra Pere Fages et depuis, l'Espagne n'était plus sortie de sa vie.
            Après la mort de Franco, Brigitte Dornès a retourné ces films à l'Espagne, mais a fait en sorte qu'au moins une copie de chaque soit conservé par Unicité. Ils sont aujourd'hui encore, grâce à elle, conservés dans le fonds audiovisuel du PCF et du mouvement ouvrier & démocratique géré par Ciné-Archives.

            Ci-joint, une photographie transmise par Lolita Godinez-Chérel, elle aussi membre d'Unicité, devenue monteuse grâce à l'enseignement et à l'amitié de Brigitte Dornès et de Catherine Dehaut.